Titre : Nos abeilles en péril
Auteurs : Vincent Albouy & Yves Le Conte
Éditeur : Quae (Carnets de sciences Carnets de sciences )
Publication : 25 avril 2019 (2e édition)
Date de 1re publication : 27 mai 2014
EAN13 Livre papier : 9782759229796
EAN13 eBook [PDF] : 9782759229802
Nombre de pages : 192
Prix : Papier 22€ , Ebook 14,99€
Présentation de l’éditeur :
Cet ouvrage démêle la part des faits vérifiés des simples rumeurs. Aux pesticides s’ajoutent d’autres facteurs : maladies, parasites et prédateurs, pratiques agricoles et apicoles, mais également changement des milieux et du climat, et effet de synergie pesticides-pathogènes. Comment enrayer ce phénomène en France et dans le monde ? Un tour d’horizon des solutions possibles est proposé, certaines déjà expérimentées, d’autres encore dépendantes des recherches en cours ou à engager.
Les auteurs répondent également aux questions que tout un chacun peut se poser sur les abeilles : quel est le rôle des abeilles domestiques et sauvages dans les milieux naturels et agricoles ? Comment vivent-elles ? Quel est le poids économique de l’apiculture mondiale aujourd’hui ?
Très accessible, ce livre s’adresse à tous et plus particulièrement aux apiculteurs ou même agriculteurs, universitaires, jardiniers amateurs, sensibles au rôle crucial de ces pollinisatrices hors pair.
En effet, si les besoins des abeilles ne sont plus satisfaits, les nôtres pourront-ils l’être encore longtemps ?
Mon avis : j’ai déjà lu plusieurs ouvrages de Vincent Albouy, tous excellents. Cette fois, l’entomologiste amateur s’est associé à Yves Le Conte, apiculteur amateur et directeur de recherche à l’Inra d’Avignon pour partager ses connaissances sur un phénomène désormais bien connu : la disparition des abeilles.
Les quarante premières pages du livre sont dédiées à la physionomie de l’abeille, à sa vie et ses mœurs, comment elle évolue dans la nature, quels sont ses besoins et comment l’homme a débuté l’apiculture. Les débuts de cette pratique, très ancienne, ont vite donné forme à des techniques que les apiculteurs ont développé pour livrer au public un met très apprécié : le miel. Dans cette partie, les auteurs expliquent aussi l’importance de la pollinisation pour les plantes, mais aussi pour les animaux qui en dépendent, et soulignent son importance pour l’homme, qui ignore parfois tout ce qu’il lui doit.
Dans les chapitres suivants, Vincent et Yves décrivent, chiffres à l’appui, le vaste problème de la disparition des abeilles et la manière dont, dès les années 80, l’homme a constaté ce phénomène. Le début de son étude a permis de chiffrer la dégringolade des essaims au fil des années et des pays avec des périodes fortes comme en 1995, où les apiculteurs américains perdirent plus de 50 % de leurs colonies. Ensuite, le phénomène varie, mais les scientifiques ne peuvent que constater sa récidive et son expansion à travers le monde. Dès lors, une seule question se pose : que se passe-t-il ?
Très vite, les pesticides sont pointés du doigt, à raison. Mais, comme l’indique les auteurs, dès ce chapitre consacré à ce problème spécifique, il est peu probable qu’ils puissent être les seuls responsables, même si les homologations de pesticides ignorent le problème des combinaisons de molécules pour être déclarés « non nuisibles aux abeilles ».
Les auteurs séparent alors chaque possibilité en plusieurs chapitres, pour tout passer à la loupe : les maladies, les parasites et les prédateurs, le changement climatique, l’environnement devenu défavorable (urbanisation, destruction des haies agricoles, appauvrissement des sources de nourriture…), rien n’est laissé au hasard. Au final, ils dressent un constat alarmant où l’absence de volonté politique mêlée à des pratiques agricoles délétères promettent un avenir sombre, mais non dénué d’espoir. Les mentalités commencent à changer, des initiatives se développent et, pour peu que l’on se bouge un peu, la disparition des abeilles peut encore être endiguée, surtout si l’homme admet enfin qu’il aura du mal à se passer d’elles pour se nourrir correctement lui-même. Comme à chaque fois, Vincent prend bien la peine de retourner le problème dans tous les sens, en donnant les informations nécessaires et bien documentées, afin que le lecteur puisse se faire sa propre idée et en tire les conclusions qui s’imposent.
En bref : un ouvrage indispensable pour comprendre la complexité du problème posé par la disparition des abeilles.