Titre : Un avenir pour nos abeilles et nos apiculteurs
Auteur : Vincent Albouy & Yves Le Conte
Éditeur : Éditions Quae (Collection : Carnets de sciences Carnets de sciences )
Date de parution : 24 septembre 2020 (1re édition)
Nombre de pages : 168
Prix : 14,99 €
ISBN : 9782759231904
Quatrième de couverture :
La crise actuelle de l’apiculture est sévère, résultant de causes diverses qui s’additionnent et malheureusement se renforcent les unes les autres. Aujourd’hui, l’heure du simple constat est dépassée. Il devient urgent d’agir collectivement en actionnant tous les leviers possibles pour tenter de surmonter cette crise. Les auteurs questionnent les pratiques apicoles et agricoles, l’environnement sanitaire et réglementaire de l’apiculture, les recherches scientifiques en cours, pour mettre en avant les solutions vertueuses permettant d’aider les abeilles à mieux vivre, se nourrir, se reproduire.
Cet ouvrage détaille les pistes applicables à court ou moyen terme, comme la valorisation des souches d’abeilles locales ou naturellement tolérantes au varroa, l’amélioration de l’évaluation des nouvelles molécules phytosanitaires avant leur mise sur le marché, l’adoption de nouvelles pratiques culturales, ou encore la mise en place de mesures préventives pour empêcher l’arrivée de nouveaux prédateurs ou parasites des abeilles.
Ainsi se dessinent les contours d’une apiculture durable qui sera l’apiculture du futur
Mon avis : J’ai déjà chroniqué plusieurs ouvrages de Vincent Albouy sur ce site. Cette fois, il collabore avec Yves Le Conte, apiculteur amateur et directeur de recherche au centre INRAE d’Avignon. Dans ce nouveau « Carnets de sciences Carnets de sciences », l’abeille est de nouveau au cœur du sujet avec, en point de mire, leur avenir.
Dans un premier temps, les auteurs s’intéressent aux espèces d’abeilles, en nous expliquant leurs origines, leur implantation et la manière dont les apiculteurs les « utilisent » pour la récolte du miel.
Puis vient un sujet délicat traité en profondeur : le varroa. Cet acarien parasite, qui a commencé à envahir l’Europe dans les années 1970, est une calamité pour les abeilles. Calamité que l’homme a joyeusement aidé à s’étendre presque dans le monde entier en faisant voyager les ruches ou en achetant/vendant des reines de toutes provenances. Aujourd’hui encore, les apiculteurs cherchent des solutions plus douces que les traitements chimiques pour lutter contre ces parasites, et quelques pistes intéressantes ont vu le jour. Bien entendu, le varroa n’est pas le seul problème des abeilles. Un autre danger désormais clairement identifié, les pesticides, est lui aussi passé au crible, avec un historique de la découverte des conséquences des traitements et de la lutte qui a suivi - et qui se poursuit, d’ailleurs. Il est clair qu’une solution n’est pas prête de voir le jour, surtout tant que les autorités ne prendront pas le problème à bras le corps, mais, comme l’expliquent les auteurs, cette dernière viendra aussi d’un meilleur dialogue entre agriculteurs et apiculteurs. Des initiatives sont déjà mises en place, avec un certain succès, et elles mériteraient d’être largement étendues pour avoir un effet plus concret sur la production de miel. Le dernier chapitre est consacré aux prédateurs, dont le varroa n’est qu’un exemple. Les auteurs se penchent sur le cas du frelon asiatique, dont l’éradication paraît impossible, mais aussi de deux parasites dont le coléoptère des ruches, que les européens tentent de contenir avec un cordon sanitaire.
Toutes ces informations sont très intéressantes pour tous ceux qui s’intéressent à la biodiversité en général, et aux abeilles en particulier. Les auteurs vont droit à l’essentiel et expliquent les choses avec pédagogie et un sens du détail qui ne rend pas pour autant l’ouvrage difficile à lire. Une belle réussite !
En bref : Un ouvrage très intéressant, riche d’informations et d’enseignements, qui mérite une place dans la bibliothèque de tous ceux qui s’intéressent à la biodiversité.
