La géologie générale, par Stanislas Meunier

la Revue Scientifique — 15 janvier 1910
Mercredi 21 octobre 2009 — Dernier ajout dimanche 16 novembre 2014

Paris, F. Alcan, 344 p., 34 fig. (2° édition)

Ainsi que le dit l’auteur dans sa préface, cet ouvrage est un mémoire original. Les idées qu’il expose sur la Théorie de la Terre lui sont bien personnelles ; « quand il les a émises, il a eu à lutter contre la majorité des géologues, et parfois contre leur unanimité » ; on peut même ajouter qu’il a été l’objet, de la part de certains d’entre eux, d’une sorte d’ostracisme, Aussi s’est-il plu à montrer comment, dans certaines questions,. ces mêmes géologues ont changé d’avis en quelques années ; certaines citations qu’il fait d’ouvrages classiques, par exemple de la deuxième édition (1885) du célèbre traité de M. de Lapparent, sont particulièrement typiques à cet égard. Il y a lit des considérations qu’aucun géologue ne s’aviserait évidemment plus d’écrire aujourd’hui. De fait, quelques-unes des assertions de M. Stanislas Meunier, regardées d’abord comme inacceptables, se sont fait place peu à peu, en se modifiant légèrement tandis qu’on oubliait d’ailleurs, comme le dit l’auteur, la voie par laquelle elles s’étaient introduites dans la science.

Aussi, celte deuxième édition de la Géologie générale se trouve-t-elle aujourd’hui beaucoup moins loin des idées admises par la majorité des géologues que ne l’était la première. Elle se caractérise surtout par la façon très personnelle qu’a M. Stanislas Meunier de considérer le globe terrestre comme analogue à un organisme vivant dont il étudie les diverses fonctions et dont il décrit la « physiologie ».

L’intérêt de ce livre réside donc à la fois dans les idées qui y sont exposées et dans la façon de considérer l’histoire de.la géologie.

Mais si les géologues varient et se trouvent en désaccord, les faits observés restent. Seule des sciences naturelles, la Géologie ne dispose pour ainsi dire pas des méthodes expérimentales ; elle avance à coup d’observations de détails, lentement et patiemment accumulées. Aussi arrive-t-elle à la vérité par des changements plus brusques que les autres sciences ; c’est à force d’éliminer toutes les hypothèses possibles qu’elle arrive il découvrir la véritable. C’est d’ailleurs ce qui fait son charme pour ceux qui la cultivent.

P. L.

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