Description de la table aux fées de Lorion

Bertrand Lachênée, associé titulaire de la Société Impériale Académique de Cherbourg — 1861
Lundi 1er août 2016

Il existe dans nos environs, à 9 kilomètres de Cherbourg, une pierre druidique peu connue. Je résume ainsi les notes que j’ai prises sur place avec M. Poindextre, le 23 octobre 1858, relativement à cette pierre, qui porte le nom de Table aux Fées :

Elle est placée dans le bois de Mémont ou de Belleville, qui occupe, au Mesnil-au-Val, une partie du plateau de Lorion, l’un des points les plus élevés de la presqu’île de la Manche. Elle est de quartz grenu, comme les nombreux rochers qui l’entourent. À 30 mètres au N.-O. est une roche appelée le Gros-Rocher, au pied de laquelle il y a une jolie source dite Fontaine aux Fées.

La table est un peu inclinée, bien unie en dessus, et, au tant qu’on peut en juger, pareillement en dessous, où, vers le milieu, on voit transversalement le jour. Sa longueur est de 3,60m à l’O. et de 3,30m à l’E. ; sa largeur au milieu, de 2,10m, et son épaisseur de 2m. Son volume, déjà assez considérable, l’était jadis davantage, car, au S., une portion supérieure en a été enlevée, longue de 1,10m, large aussi de 1,10m et épaisse de 0,90m ; ce qui rend irrégulier le côté S. du quadrilatère.

Les supports, si toutefois il en existe, sont tellement enfouis qu’on ne les aperçoit plus ; seulement une petite roche, appuyée contre une autre, semble soutenir très faiblement la table à l’un des points de son extrémité N., où elle pose à peine sur la terre, tandis qu’au bout opposé elle y est complètement enfoncée.

Une fissure horizontale s’observe tout autour de cette pierre volumineuse, à peu près vers le milieu ; trois ou quatre autres fissures, qui sont obliques, se remarquent dans le sens de sa hauteur.

La position de la Table aux Fées de Lorion et les traditions qui s’y rattachent nous portent à la regarder comme druidique.

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