Alexandre Bain est décédé à Glasgow, le 2 janvier 1877. Son nom est peut être ignoré de quelques-uns de nos lecteurs, bien que l’art télégraphique lui doive de très importantes améliorations. Malgré ses mérites, il serait mort dans l’indigence, si MM. Siemens, sir William Thomson et la Société des ingénieurs des télégraphes, ne lui eussent fait obtenir de M. Gladstone, alors ministre, une pension annuelle de 80 livres sterling (2000 francs).
En 1838, M. Steinheil avait imaginé, d’utiliser la terre pour compléter là circulation électrique, au lieu de se servir d’un fil de retour ; mais il paraît ne pas à voir publié son invention ni réfuté les objections qui lui étaient faites.
Bain imagina à son tour d’utiliser l’eau pour fermer le circuit électrique. Il plaça entre deux stations données un fil isolé, aux deux extrémités duquel une brosse métallique était immergée dans de l’eau ; l’expérience eut un plein succès. En 1841, il s’associa avec Wright pour des perfectionnements appliqués à l’électricité, dans le but de contrôler la marche des convois de chemins de fer, de produire des signaux et de donner des nouvelles sur tel ou tel point déterminé. En 1846, Bain prit un brevet pour l’invention du télégraphe électro-chimique. Comme dans le système Morse, il formait un alphabet par la combinaison de points et de tirets.
Sir William Thomson écrivit récemment à l’Association britannique que, grâce à la méthode électro-chimique inventée par Bain, M. Edison avait transmis sous ses yeux, dans une expérience faite aux États-Unis, 1057 mots dans l’espace de 57 secondes. Il est très-fâcheux, ajoute M. Thomson, que l’Angleterre n’ait pas adopté la méthode de Bain, tandis que les États-Unis l’ont mise à profit.
Bain imagina un moyen d’annoncer un incendie, couvant dans les flancs d’un navire ou dans les salles d’un monument. Son appareil est aujourd’hui généralement employé en Angleterre. Depuis quelques années, l’inventeur souffrait d’une paralysie presque complète. Il est mort, dans sa soixante-sixième année, à l’asile des incurables de Bromhill, près Glasgow [1].