Parente très proche des violettes, la Pensée sauvage (Viola tricolor arvensis. D. C.) Violariées, porte encore selon les régions les noms de Violette tricolore, Herbe de la Trinité, Fleur de la Trinité, Herbe à la Clavelée, etc.
Habitat. — On la trouve en abondance dans les montagnes, les champs cultivés, les terres à blé, etc.
Description sommaire. — Plante annuelle, glabre, velue, haute de 0m.15 à 0m 25. Tiges anguleuses, simples, étalées ou dressées. Feuilles inférieures arrondies, étroites vers le sommet, à stipules foliacées, très divisées. Fleurs (avril-octobre) de couleur jaune ou violette ou mélangées des deux, munies d’un éperon formé par le pétale inférieur. Fruit (capsule) ovoïde, s’ouvrant en trois valves, contenant de nombreuses graines petites et blanches.
Culture. — Bien que la plante soit abondante à l’état sauvage, les demandes étant devenues de plus en plus grandes, elles ont poussé à sa culture dans les terres pauvres, sableuses, qui ne peuvent guère être utilisées pour des cultures de rapport. (A. G. et J. D.). Cependant, elle prospère naturellement beaucoup plus dans les terrains bien fumés et exposés au midi.
Multiplication. — Elle a lieu surtout par semis qu’on peut faire au printemps, dans le courant de l’été, fin juin à août et dans le courant de septembre. Le terrain étant bien préparé, on trace des lignes écartées de 0m. 35 et l’on sème sur ces lignes après avoir pris la précaution de mélanger les graines avec du sable lin très sec ou de la cendre ; c’est ainsi que l’on procédera dans le Jardin familial. En grande culture, si l’on voulait faire les binages mécaniquement, l’écartement des lignes devrait être de 80 cm. (A. G. et D.). On repique en planche entre 25 à 30 cm quand la plante a trois ou quatre feuilles, généralement en septembre-octobre, et la floraison survient au printemps suivant.
Récolte et séchage. — Lorsque le semis a été fait en septembre, la récolte de la plante entière s’effectue à partir de juin jusqu’à fin octobre. On arrache les plantes entières fleuries dont on forme des bouquets que l’on attache sur des cordes tendues dans un local aéré. Cependant, comme le séchage doit être rapide, il est utile de recourir à des séchoirs spéciaux ou à l’étuve. La récolte sera de plus bel aspect et de meilleur qualité. Quand il s’agit des fleurs, on les cueille à peine épanouies, on les étale sur une claie ou une aire très propre. On estime que 10 kg de fleurs de pensées fraîches donnent r kg 470 de fleurs sèches.
Composition chimique. — La pensée sauvage contient : matière amère extractive, résine, albumine végétale, gomme, violine. Desmoulière a trouvé qu’elle renferme, en outre, un glucoside qui, par suite de son dédoublement en présence de l’eau et d’un ferment, produit du salicylate de méthyle.
Propriétés thérapeutiques. — La pensée sauvage, notamment les fleurs, sont considérées comme dépuratives, antiscrofuleuses ; à haute dose purgatives et mêmes vomitives. Elles sont toujours très employées contre les maladies de la peau, surtout dans le traitement des dermatoses, manifestations de la diathèse névro-arthritique. Sous leur influence, l’urine acquiert une odeur fétide qui rappelle celle de l’urine de chat.
Préparations pharmaceutiques. — Infusion, 10 à 20 gr. de plante sèche, pour 1000 ; 30 à 60gr. de fleurs fraîches ; cette dose doit être diminuée pour les personnes dont la peau est sensible aux boutons ; suc de la plante 60 à 120 gr. ; sirop 30 à 120 gr.
Observations commerciales. — La vente est assez forte pour la plante entière qui a été payée 0fr. 75 à 2 fr. le kilogramme, et très forte pour les fleurs mondées qui out atteint jusqu’à 14 fr. pour le premier choix.