L’Aunée (Inula Helenium L.) Synanthérées, compte de nombreux synonymes dont les principaux sont : Aunée commune, Aulnée, Grande Aulnée, Inule hélénière, etc. La légende la fait naître dans les larmes d’Hélène qui lui aurait découvert la propriété de faire oublier les chagrins et de ramener la gaîté.
Habitat. — Très répandue dans l’Europe centrale, elle croît spontanément, en France, dans les lieux humides, les bois et les friches, notamment dans les aunaies.
Description sommaire. — Plante vivace à racine grosse comme une carotte moyenne, jaunâtre au dehors, blanche en dedans, longue de 0 m. 30 à 0 m. 40. Tige rameuse, haute de 1 à 2 m., en raison de la nature du terrain. Feuilles grandes, bien plus développées à la base qu’au sommet où elles deviennent semi-amplexicaules, dentées et duveteuses en dessous. Fleurs (juillet-août) d’un jaune vif, réunies en corymbes terminaux. Fruits (akènes) nombreux, tétragones, aigrettés.
Culture. — L’année réclame une terre profonde et fraîche, très meuble ou bien défoncée, afin que sa racine pivotante puisse y pénétrer facilement et acquérir tout son développement.
Multiplication. — On la fait de deux façons : par semis et par éclats de pied. La première est la plus employée ; cependant, pour le Jardin familial, on peut utiliser les éclats, si l’on a des souches dans le voisinage.
Par semis. — On l’effectue au mois de mars sous châssis ou en avril-mai en pépinière, et pour éviter l’étiolement des petits plants, on les repique une fois avant de les mettre en pleine terre. Leur plantation assez rapprochée, 0 m. 25 sur les lignes avec un écartement entre celles-ci de 0m. 70, donne un rendement bien supérieur en racines.
Par éclats de pied. — On les plante en automne ou au printemps à o m. 8o sur les lignes distantes de m. environ. Ce système ne donne pas des sujets très vigoureux, les radicelles ne se développant pas facilement. (A. G. et J. D.). Les soins culturaux, en dehors des arrosages pour faciliter la reprise et des binages, sarclages et buttages, comportent en hiver un apport de fumier pour faire grossir la racine.
Récolte. — On arrache les racines âgées de 2 à 3 ans, en octobre ou au printemps, et, après nettoyage, on les coupe en tronçons de 2 cm que l’on fait sécher au soleil ou à une douce chaleur à l’étuve. Le rendement est de 1 kg 870 par 10 kg de racines fraîches. Leur odeur, quand elles sont sèches, se rapproche de celle de l’iris et de la violette.
Composition chimique. — La racine contient : résine âcre, huile volatile, extrait amer, hélénine constituée par quatre éléments : hélénine proprement dite, camphre d’aunée, l’anhydride alantique et l’alantol, plus l’inuline, fécule qui se colore en jaune par l’iode.
Propriétés thérapeutiques. — La racine est la seule partie employée. Sa réputation est ancienne, car Dioscoride la recommandait déjà contre certaines affections du poumon, ce qui a été confirmé par les médecins modernes. De Korab a reconnu que l’hélénine s’opposait au développement du bacille de Koch ; d’autres lui ont accordé des vertus bactéricides parfois contestées, mais le Prof. Louis Rénon l’a employée avec succès à la dose de 0,06g par jour contre la toux des phtisiques. L’année est regardée aussi comme tonique, excitant, etc. On lui a donné parfois le nom de quinquina indigène.
Préparations pharmaceutiques. — L’infusion est prescrite à la dose de 5 pour 100 et’ la teinture à celle de 2 à 5g par jour contre la toux quinteuse et l’expectoration qui succèdent à la grippe. La macération pendant 8 jours de 80g de racines dans un litre de vin d’Espagne est efficace par ses propriétés béchiques et toniques (Dr H. Leclerc). La racine entre dans les sirops d’erysimum et d’armoise composé. La médecine vétérinaire l’emploie à l’état de poudre, de décoction ou d’extrait.
Observations commerciales. — En 1916, la racine sèche et coupée valait 0 fr. 40 à 0 fr. 50 le kilogramme ; son prix est passé ensuite à 1 fr. 20 et en 1924, il s’est élevé entre 2 fr. et 2 fr. 25. La vente en est assez forte.