Le Fenouil officinal (Foeniculum officinale All.), Ombellifères, est encore appelé Fenouil doux (Foeniculum dulce D. C.) Aneth doux, Aneth fenouil, etc.
Habitat. — Il croît spontanément dans les vignes, les lieux secs, les terrains pierreux dans le Midi de la France, et plus spécialement en Provence.
Description sommaire. — Plante bisannuelle pouvant atteindre I à 2 m., d’un vert sombre, exhalant une odeur agréable. Racine épaisse, fusiforme et blanchâtre. Tige droite, glabre, rameuse. Feuilles alternes, filamenteuses à pétiole membraneux embrassant la tige. Fleurs jaunes, petites en ombelles, s’épanouissant en juillet et août. Fruit formé de deux achaines d’un brun verdâtre appliqués l’un contre l’autre et marqués chacun de cinq côtes.
Culture. — Le fenouil est cultivé en France dans plusieurs départements parmi lesquels la Feuille d’Informations du Ministère de l’Agriculture mentionne qu’il a occupé dans le Gard jusqu’à 300 hectares donnant 300 000 à 350 000 kg de graines, et, dans l’Ardèche, 250 hectares, etc. Bien qu’il s’accommode d’un grand nombre de terrains, il préfère un sol léger, calcaire ou silico-calcaire, assez riche, perméable, frais sans excès d’humidité, bien préparé, bien exposé et fumé avec du superphosphate et du sulfate de potasse.L’acide phosphorique favorise la formation des graines.
Multiplication. — On l’effectue par semis, mais quoique la durée germinative des graines soit de quatre années environ, il est prudent de les choisir, autant que possible, dans celles de la dernière récolte. Un gramme de graines en contient 125, environ, et le litre pèse 235 grammes.On sème les graines dans des sillons peu profonds, dirigés du nord au sud. Avec une distance de 0m80 à 1 m., on emploie 10 kg de graines par hectare (Farcy) ; pour 0m 70 à 1 m. et 15 à 20 cm sur la ligne, 5 à 6 kg (Zaccharrewicz). On met, aussi, à 40 à 50 cm en tout sens. Dans le Jardin familial, on peut semer en rayons distincts d’environ 0m40 à 0m45, principalement à l’automne, pour produire au printemps et pendant le cours de l’été.On éclaircit les plants après la levée et on donne des arrosages copieux et fréquents.Dans la culture en grand l’ensemble des frais est estimé entre 250 et 300 francs par hectare ; le bénéfice varie selon le terrain et la récolte entre 200 et 600 francs.
Récolte et rendement. — Sous le climat de Paris, la récolte des semences se fait successivement de la mi-septembre à la première quinzaine d’octobre, tandis que, dans le midi de la France, elle a lieu fin juillet et en août.On attend que les graines aient pris une coloration jaune clair, on coupe alors les tiges avec une faucille, (un sécateur suffit dans le Jardin familial) et on les met en javelles pour que les graines mûrissent en brunissant.Lorsque les ombelles sont sèches, on les étale au soleil sur des toiles ou des claies et on les bat avec un léger fléau. Les graines obtenues sont passées ensuite au tarare ou au van. On peut en récolter, par are, 10 à 20 kg. L’hectolitre pèse 36 à 40 kilogrammes. Quand on cultive le fenouil pour ses racines, il est nécessaire de les arracher la première année, car les racines devenues ligneuses dans la seconde année ne pourraient être employées. L’arrachage se fait en automne et en hiver.
Composition chimique. — Les semences renferment surtout une huile essentielle se rapprochant beaucoup de l’essence d’anis. Elle contient de l’anéthol, de la fénone, de l’estragol et des terpènes. La plante et notamment les racines sont riches en sels alcalins à acides organiques.
Propriétés thérapeutiques. — Les parties usitées sont surtout les semences et les racines, les feuilles ne le sont, plus aujourd’hui. Les Anciens connaissaient les propriétés du fenouil, et Dioscoride considérait la racine comme un bon diurétique. Les semences sont tenues, comme celles de la plupart des ombellifères, pour apéritives, carminatives, stomachiques, diurétiques, etc. Elles passent pour augmenter le lait des nourrices, et « honni soit qui mal y pense » du rapprochement, on les donne en décoction pour exciter la sécrétion lactée des bêtes laitières.
Préparations pharmaceutiques. — Infusion des semences, 10 pour 1000 ; infusion des racines, 30 pour 1000 ; alcoolat, 4 à 20 gr. Poudre 1 à 5 gr.Les semences font partie des quatre semences chaudes ; elles entrent dans la composition de plusieurs liqueurs : anisette, absinthe, chartreuse. Les racines servent, avec celles d’asperge, d’ache, de petit houx et de persil, à préparer le sirop des cinq racines. La médecine vétérinaire les emploie beaucoup contre la météorisation des ruminants.Dans le midi de la France, le fenouil, et particulièrement le fenouil doux, est consommé cru ou cuit. Dans ce dernier état sa saveur rappelle un peu celle du céleri avec un goût sucré et un parfum plus délicat.
Observations commerciales. — La culture du fenouil est à recommander, car nous en importons toujours une quantité notable : Marseille a reçu 1 500 000 kg de graines, provenant en partie de Salonique, Malte, Smyrne et les Indes. Par petite quantité, l’herboristerie a payé la plante entière 1 fr. à 1 fr. 20, les racines coupées 2 fr. à 2 fr. 20 et les semences 2 fr. 80 à 3 fr. le kilogramme. En gros, le prix du quintal a oscillé entre 40 et 55 francs.