La Coriandre (Coriandrum sativum L.), Ombellifères, tire son nom du grec « Koris » punaise, à cause de l’odeur forte et fétide de toutes les parties vertes de la plante, qui rappellent celle de cet insecte, surtout quand on les froisse entre les doigts.
Habitat. — Elle est originaire des contrées méridionales de l’Europe. Indigène en Grèce, Italie, Espagne, elle y est cultivée ainsi que chez nous où on la trouve parfois spontanée.
Description sommaire. — Plante annuelle, herbacée, d’une odeur désagréable à l’état vert, mais devenant agréable par la dessiccation. Tige dressée de 6o à 65 cm de hauteur, lisse, rameuse au sommet. Feuilles inférieures à segments larges, dentées, les supérieures découpées en lanières fines. Fleurs (juin à août) petites, blanches ou rougeâtres, en ombelles terminales. Fruits (diachaines) globuleux, jaunâtres, possédant à l’état sec une saveur chaude, aromatique et une odeur suave et agréable. (Le litre pèse en moyenne 320 gr. et 1 gr. en contient environ 90. De Vilmorin.)
Culture. — La Coriandre était cultivée surtout en Touraine où ses graines passaient pour les meilleures de toutes, dans les Bouches-du-Rhône, dans les environs de Paris, notamment dans la plaine Saint-Denis.
Multiplication. — Elle a lieu par semis. La plante demande une terre fraîche, légère, faiblement calcaire, une exposition assez ensoleillée et aérée, bien fumée, à l’exclusion des sols argileux et froids.
Semis. — On peut les faire à deux époques : au printemps, en mars-avril et en été, au mois d’août. On estime que cette dernière époque est préférable. Selon MM. A. Goris et J. Demilly, « dans les semis faits à cette date, les jeunes plants passent l’hiver et, l’année suivante, les plantes sont robustes et peuvent atteindre 5o à 6o cm de hauteur. Elles mûrissent leurs fruits plus tôt. » Au mois de mars, les plantes se développent bien, mais deviennent moins hautes qu’avec le semis du mois d’août. Le semis est fait à la volée ou mieux en lignes distantes de 6o cm. Dans le Jardin familial, on trace des rayons profonds de 2 cm en se servant d’un râteau ou d’un traçoir mécanique pour la culture en grand. La levée a lieu en 2 semaines environ.
Récolte. — On l’entreprend, selon l’époque primitive du semis, de juin à septembre, mais généralement à la fin d’août. On coupe les ombelles avec des ciseaux, au fur et à mesure de leur maturité qui s’annonce par la teinte jaunâtre des fruits. On y procède le matin, à la rosée, pour éviter leur égrenage quand elles sont très mûres. Lorsque leur exposition au soleil sur une toile les a rendues bien sèches, on bat les ombelles avec un fléau léger, on vanne les graines et on les remet au soleil ; puis, après séchage, on les conserve à l’abri de l’humidité. En France, le rendement, par hectare, est d’un millier de kilogrammes. L’hectolitre pèse 3o à 32 kg. (A. R. et D. B.).
Composition chimique. — Les semences renferment une essence constituée par 80 pour 100 de coriandrol, ou de linalol (A. R. et D. B.).
Propriétés thérapeutiques. — Les semences ont joui d’une très mauvaise réputation chez les Anciens. Les recherches de Cadéac et de Meunier ont montré que ce n’était pas absolument à tort, à cause de l’action de leur essence analogue à celle de l’alcool éthylique : elle excite pour déprimer ensuite (Dr H. L.). Elles sont considérées aujourd’hui comme carminatives, stomachiques, etc., ainsi que le sont les autres ombellifères aromatiques, et elles sont usitées surtout dans les digestions difficiles.
Préparations pharmaceutiques. — Infusion 10 à 30 gr. pour 1000 ; eau distillée 30 à 100 gr. ; poudre 1 à 4 gr. ; teinture 2 à 4 gr. ; alcoolat 4 à 20 gr. Elles font partie des espèces carminatives ou quatre semences chaudes de l’ancien Codex. Elles servent pour fabriquer des liqueurs spéciales, absinthe, anisette, chartreuse, eau de mélisse, kummel, etc. La médecine vétérinaire les emploie beaucoup dans certaines maladies des bovidés. Observations commerciales. — L’importation des semences de l’étranger a fait recommander officiellement sa culture chez nous. Le prix des 100 kg, pour la liquoristerie, a varié de 35 à 60 fr., et celui du détail en herboristerie de 1 fr. 50 à 2 fr. le kilogramme.