Sir William Jardine, baronnet, est né en 1800, et a fait son éducation à l’université d’Édimbourg, sa ville natale. Dès sa première jeunesse, il montra un goût prononcé pour les recherches scientifiques, et surtout pour les diverses branches de l’histoire naturelle. Botaniste éminent, géologue distingué, antiquaire émérite, il possédait en outre, des notions étendues en zoologie et en ornithologie, où il se trouvait comme dans son véritable élément. Ardent chasseur, sir William a recueilli lui-même les pièces de sa collection, précieux objets d’observations rigoureuses. Il aimait à poursuivre les oiseaux qu’il voulait étudier, à travers les champs ou le long des rivières. Il savait abattre un oiseau d’un coup de fusil tout aussi bien qu’il savait ensuite en donner une description exacte par la plume et par le crayon. Il gravait lui-même les bois qui accompagnaient ses ouvrages ; il empaillait les animaux avec un rare laient et excellait dans l’art difficile de donner à l’animal l’attitude de. la vie. Son muséum de Jardine Hall est l’une des collections privées les plus riches de l’Europe. Infatigable écrivain, sir Jardine a laissé une longue liste de travaux manuscrits ou imprimés qui sont comme le témoignage d’une existence extraordinairement remplie et d’une activité peu commune.
Dumfriesshire fut son habituelle résidence. Malgré ses occupations multiples, sir Jardine a encore trouvé le temps de prendre une part active au mouvement des affaires publiques de ce comté. A l’époque de la peste bovine qui ravagea le pays, il se multiplia pour combattre les progrès du mal. Il se présenta aux élections comme candidat conservateur au Parlement, mais se retira avant la lutte. En 1841, il fut désigné comme lieutenant député du comté, et, en 1860, il fut nommé membre de la commission d’enquête sur la pêche du saumon. Sir William Jardine a fait partie de plusieurs sociétés savantes. Il s’est marié deux fois : en 1820 et en 1871. Il hérita de la baronnie en 1821. Son fils aîné, Alexandre, né en 1829, est aujourd’hui héritier du titre.
La vie de ce naturaliste anglais, comme celle de l’ingénieur Fairbairn, est un bel exemple. de ressources que fournissent à l’intelligence un temps bien employé, un travail assidu, uns vie active, une persévérance à toute épreuve. Les fruits de la science ne se recueillent en effet, que par une constante culture de l’esprit.