Les lecteurs de La Nature, amis des fleurs, ne verront peut-être pas sans intérêt la reproduction des photographies représentant des fuchsias de formes et de dimensions peu ordinaires, élevés par un amateur d’horticulture à Évreux. Ces fuchsias font l’ornement du jardin et l’admiration des connaisseurs, tant par la vigueur de leur végétation que par l’abondance et la beauté de leurs fleurs.
La figure 1 reproduit un de ces arbustes dans sa quatrième année, dont la tête, en forme de dôme plat, a 2 mètres de diamètre, et est assez grand pour permettre à plusieurs personnes de profiter de son ombre ; on peut, assis sous le fuchsia, causer ou se rafraîchir, ainsi que l’indiquent du reste, les objets reproduits sur notre gravure, et qui servent en outre, à établir d’une façon exacte les dimensions de ce sujet exceptionnel.
Trois autres de ces fuchsias sont réunis ; le plus haut d’entre eux a 4,25m ; il a six ans, les autres quatre (fig. 2). Un cinquième, que nous nous contenterons de mentionner, est étagé d’une façon très originale.
Il est extrêmement rare d’obtenir de semblables spécimens, d’une plante qui ne dépasse guère 1 mètre de hauteur dans la culture ordinaire.
Les dispositions représentées ci-dessus sont très gracieuses, très décoratives et pourraient être plus souvent obtenues par les amateurs d’horticulture et de jardinage.
Le fuchsia se prête admirablement à la décoration des jardins ; son élégance de forme, le port gracieux de ses fleurs, la longue durée de leur floraison, le peu de soins que nécessite sa culture doivent contribuer à le faire recommander davantage à l’attention des horticulteurs paysagistes.
En 1845, M. G. Porcher, président de la Société d’horticulture d’Orléans, publia une savante monographie du fuchsia, dans un intéressant volume qui fut très rapidement épuisé.
Une deuxième édition de l’ouvrage en question parut en 1848 ; l’auteur y ajouta une énumération de 758 espèces et variétés diverses. Nous devons ajouter que depuis cette époque, la liste s’est encore considérablement accrue, grâce à la science de nos horticulteurs et au zèle des amateurs beaucoup plus nombreux qu’on le croit communément.