La structure des révolutions scientifiques

Thomas S. Kuhn
Dimanche 11 mars 2018 — Dernier ajout samedi 12 septembre 2020

Titre : La structure des révolutions scientifiques

Auteur : Thomas S. Kuhn

Traduction (Anglais) : Laure Meyer

Éditeur : (Champs sciences)

À paraître le 07/03/2018

352 pages - 110 x 179 mm Broché

ISBN : 9782081396012

Nouvelle édition

Quatrième de couverture :

Paru en 1962, La Structure des révolutions scientifiques est devenu un classique de l’histoire des sciences. Kuhn y étudie ces moments de crise que traverse la science au cours de son évolution (avec Copernic, Newton, Lavoisier, Einstein…) : il y a révolution scientifique lorsqu’une théorie consacrée par le temps est rejetée au profit d’une nouvelle. Cette substitution amène généralement un déplacement des problèmes offerts à la recherche et des critères selon lesquels les spécialistes les examinent.

À quelles conditions une telle crise peut-elle apparaître ? Toute révolution scientifique est-elle facteur de progrès ? Cheminant avec Kuhn dans l’histoire des sciences, le lecteur verra que chacune de ces révolutions transforme non seulement l’imagination des chercheurs mais aussi le monde dans lequel s’effectue le travail scientifique.

Mon avis : Pour les 40 ans de la collection Champs, Flammarion réédite un certain nombre de volumes en les faisant préfacer par un scientifique actuel. Excellente idée.

Par contre il est forcément très difficile de faire une chronique/critique originale d’un livre publié pour la première fois en 1962 (1983 pour la première édition française [1]). Qu’a de spécial cette édition 2018 ? une préface (8 pages) de Jean-Pierre Luminet présentée sous la forme d’un entretien. Cinq questions pour lui permettre d’expliquer l’intérêt l’attrait qu’il éprouve pour ce livre. Personnellement, j’aurais aimé que sa participation soit plus conséquente et qu’il nous accompagne au fil des 337 pages de cet ouvrage passionnant.

Ce sont peut-être là des défauts. Les domaines explorés par la science normale sont évidemment minuscules : elle a le champ visuel sévèrement restreint. Mais ces restrictions nées de la confiance en un paradigme se révèlent essentielles pour le développement de la science. [2] Cette simple phrase donne à mon sens le ton de cet essai à la croisée de l’histoire des sciences et de la philosophie. Car, si au fil des pages, vous apprenez de nombreuses choses sur l’histoire des sciences, vous y découvrez également le point de vue de l’auteur sur ce que devrait être selon les sciences. D’ailleurs, la première phrase du premier chapitre donne le ton : Dans cet essai, le terme science normale désigne la recherche solidement fondée sur un ou plusieurs accomplissements scientifiques passés, accomplissements que tel groupe scientifique considère comme suffisants pour fournir le point de départ d’autres travaux. Je pense qu’on parle aussi assez volontiers dans ce cas de science académique.

On ne peut pas dire que je sois emballé par le côté ronflant de ce genre d’assertion, mais le côté histoire des sciences est attractif.

Et quand Thomas S. Kuhn ne nous parle pas de « science normale », il parle des révolutions scientifiques. C’est à dire des périodes pendant lesquelles les connaissances scientifiques ont été chamboulées par une poignée d’iconoclastes que les partisans de la « science normale » auraient bien mis au pilori ou au bucher… ce qui a parfois été fait.

En bref : Un livre à ne pas rater si vous êtes intéressé par l’histoire des sciences.

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[1C’est dingue ce que l’Atlantique peut être large :-)

[2Extrait du chapitre II « La nature de la science normale »

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