Titre : Sept jours dans la vie de Leibniz
Auteur : Michael Kempe
Éditeur : Flammarion (Coll. Biographies)
Date de parution : 27 septembre 2023
400 Pages
Prix : 24,90€
ISBN : 9782080297570
Quatrième de couverture :
À Paris en 1675, il crée le signe intégral qui révolutionne les mathématiques ; à Zellerfeld en 1686, il conçoit un système d’éoliennes pour un réseau minier tout en développant sa métaphysique des mondes possibles ; à Hanovre en 1696, il s’invente historien, répare les fontaines d’un jardin et développe une philosophie de la perception qui annonce les découvertes de la psychanalyse ; à Berlin en 1703, il déchiffre un manuscrit chinois et pose les bases du système binaire qui régit aujourd’hui notre monde numérique. Leibniz touche à tout, tout le temps, et cette étonnante biographie offre de lui une image bien éloignée du portrait voltairien d’un rationaliste aride perdu dans le monde des idées. Ancré dans son époque, correspondant avec tout ce que l’Europe du début des Lumières compte de princes et de savants, Leibniz est un penseur résolument moderne. En nous plongeant dans la vie de ce célèbre inconnu, Michael Kempe raconte un siècle bouillonnant d’idées et d’innovations scientifiques, qui fait écho à notre temps.
Mon avis : J’ai répondu par un oui enthousiaste quand il m’a été proposé de lire Sept jours dans la vie de Leibniz. Et bien m’en a pris. Je pensais lire une biographie d’un grand mathématicien. J’ai découvert un personnage beaucoup riche et complexe.
Mathématicien, inventeur, économiste, philosophe, historien… Y avait-il seulement un sujet qui ne le passionnait pas ? Fut-il le dernier véritable intellectuel touche-à-tout ? Peut-être. Mais ce qui ressort de cette biographie est justement qu’il est difficile de définir les contours de ses sujets de prédilection. Car, visiblement, quand il s’emparait d’un sujet, ce n’était pas pour le survoler pendant quelques minutes.
Si je le connaissait comme le co-fondateur avec Isaac Newton du calcul infinitésimal et intégral [1], c’est lui qui a inventé le binaire en s’inspirant du Yi-King. D’ailleurs, il est à noté que son travail sur le Yi-King en particulier, et sur la Chine en général, avait donné de lui l’image du spécialiste européen de ce pays d’extrême-orient sans qu’il y ait jamais mis les pieds. Ce qui peut paraître surprenant quand on sait comme il avait la bougeotte.
L’auteur a pris le parti, non pas de traiter la vie de Leibniz de bout en bout en égrenant les jours, mais choisissant 7 journées particulières caractéristiques de périodes significatives de sa vie. CE qui en rend la lecture certainement moins fastidieuse, mais rate-t-on pour autant des informations cruciales ? Je ne pense pas puisque Michael Kempe est le directeur du centre de recherche Leibniz depuis plus de dix ans. Ce centre accueillant l’ensemble des documents écrits de la mains de Leibniz qui nous soient parvenus.
En bref : Un livre passionnant que je suis heureux d’avoir lu.
P.S. : Dommage qu’à la page 170 une erreur de typo ait fait sauter les puissances de 2 et perturbe la lecture du non initié sur la construction des nombres binaires.