Le heaume fut l’armure de tête du XIIIe siècle, le bassinet, celle du siècle suivant. Au XVe siècle, on porta surtout le bicoquet, forme de transition qui conduit à l’armet, la plus parfaite et la plus légère des défenses de tête.
Le bicoquet est un bassinet auquel on a ajouté des jouées, une mentonnière, unie à un gorgerin et un couvre-nuque pourvu d’une visière mobile. Il constituait une armure complètement close sauf les œillères et la ventaille. Le gorgerin, uni à la cuirasse par des bandes d’acier à rivets, permettait une certaine mobilité de la tête.
Le cimier, qui avait fait son apparition sur les casques vers le XVe siècle, était resté dégarni. Au siècle suivant, il se couvre de plumes nombreuses, si grandes qu’elles retombent souvent sur les hanches. Les casques de parement commencent à s’orner de gravures et de damasquinures.
Vers 1450, apparaît l’armet qui va fournir une longue carrière ; il demeure en usage pendant deux cents ans.
Les plus anciens, dits à bec de moineau, se composent d’un timbre rond qui habille le crâne et de deux valves modelées sur la forme de la nuque, du cou et du menton. La face est abritée par un masque d’une seule pièce réunissant la ventaille, la vue et le nasal. C’est ce masque qui est en forme de bec de passereau.
Un peu plus tard, on modifia le masque en créant une mentonnière mobile, munie de la ventaille qui s’avançait en pointe jusqu’à la hauteur du nez où le nasal le rejoignait, formant avec elle un bec.
Le timbre de l’armet est surmonté d’une crête de plus en plus haute, à mesure qu’on se rapproche de l’époque moderne. On nomme salades closes, les armets arrondis en avant, c’est-à-dire dépourvus du bec de moineau. La salade, casque le plus répandu sous Charles VII, était une coiffure de guerre formée d’une simple calotte ou timbre avec un long appendice postérieur qui gardait la nuque et une partie des épaules. Vers la fin du XVe siècle, on y ajouta une petite visière qui, peu à peu, s’allongea jusqu’au dessus de la bouche. Une mentonnière et un gorgerin lui furent adjoints sous Louis XII, et ce casque, si différent de la salade primitive, continua d’en porter le nom.
Jusqu’alors le timbre des armets était uni, mais bientôt les haumiers milanais et allemands y pratiquèrent de fines gouttières qui arrêtaient les coups et les faisaient glisser en dehors ; cette modification permettait de faire les plates plus minces, tout en leur conservant leur rigidité.
Parmi les formes nouvelles de casque apparaissant au XVIe siècle, il faut citer le cabasset, défense de tête sans visière, se rapprochant des bassinets par sa forme haute en coupole. Muni d’un bord étroit, il n’a ni couvre-nuque, ni crête ; c’est un casque de fantassin qui disparaît vers 1660. Quand au casque à la bourguignonne ou bourguignotte, c’est une salade très complète qui fut le dernier casque porté par les piquiers de Louis XIV.
Elle se composait d’un timbre surmonté d’une crête et muni d’une visière et d’un couvre - nuque ; des jouées très larges recouvraient presque entièrement le visage. A certaines pouvait s’adapter un masque mobile qu’on portait au moment de charger. D’autres étaient plus simplement munies d’une barre verticale, sorte de nasal mobile destiné à protéger le visage contre les coups de taille.
La capeline ou bourguignotte à flèche très portée aussi au XVIe siècle, était une salade à long couvre-nuque mobile, avec une avance comme visière et un nasal qu’on pouvait fixer par une vis.
Le casque, précieux contre les armes blanches, était aisément traversé par les balles, aussi fut-il supprimé par Louvois, en même temps que toute l’armure, et remplacé par le chapeau de feutre.
Cependant quelques corps de cavalerie le portaient encore sous Louis XV ; mais ce n’était plus le beau casque du moyen-âge si bien approprié à son but, mais un lourd et disgracieux casque à l’antique, dit casque à la Schomberg, que portent encore, plus ou moins modifié, les dragons, les cuirassiers, les gardes républicains à cheval et beaucoup de pompiers de province.