La Marjolaine (Origanum majorana L.). Labiées, dont le nom vient si souvent sur les lèvres des enfants dans l’antique ronde « Compagnon de la Marjolaine », est encore nommée Marjolaine à coquille, Marjolaine des jardins, Origan Marjolaine, etc.
Habitat. — Elle est assez répandue dans le Sud de l’Europe et le Midi de la France.
Description sommaire. — Plante haute de 0m. 20 à 0m. 40. Tige dressée, carrée, ramifiée. Feuilles opposées, ovales, blanchâtres, à odeur forte et à saveur amère. Fleurs petites, blanchâtres, en bouquets globuleux réunis au sommet des rameaux. Graines oblongues, très fines, au nombre de 4000, environ, pour i gr. Le litre pèse en moyenne 550 gr. Leur durée germinative est de 3 années.
Culture. — On la cultive dans les départements des Bouches-du-Rhône, de Seine-et-Oise, des Alpes-Maritimes et du Vaucluse.
Multiplication. — Par semis et par division des vieilles souches. La plante demande une terre très ameublie, bien fumée et à une exposition chaude. On sème d’abord en pépinière ou sous châssis en mars en ayant soin de ne pas recouvrir les graines à cause de -leur finesse, l’arrosage suffit à les enterrer. Lorsque les plants sont assez forts, on les repique en mai dans un sol fumé au superphosphate, en les espaçant de 0m. 25 sur les lignes écartées de 0m. 40. On peut aussi semer en pleine terre, en planches de 1m. 20 de longueur ; les plants sont ensuite éclaircis pour répondre aux distances ci-dessus.
Dans la division par touffes, on met 4 ou 5 fragments par trou distant de 0m. 25 à 0m. 30 sur des lignes espacées de 0m. 65 à 0 m70. On estime que cette culture peut donner un bénéfice de 750 francs par hectare. (A. R. et D. B.).
Récolte. — On l’effectue en pleine floraison par un temps sec et chaud, en coupant les sommités fleuries à la faucille ou au couteau-scie. On les réunit en petits bouquets que l’on met sécher sur des cordes tendues dans un endroit aéré.
Composition chimique. — L’analyse de cette plante, ou de ses sommités, n’a pas été faite, car on ne la trouve pas dans les ouvrages de culture. On ne cite que son essence qui, d’après Cadéac et Meunier, exercerait surtout une action antispasmodique.
Propriétés thérapeutiques. — La marjolaine a joui naguère d’une grande réputation comme résolutive, antispasmodique, antiseptique, sternutatoire, etc. : mais elle est beaucoup moins employée aujourd’hui.
Préparations pharmaceutiques. — Les sommités fleuries donnent d’agréables infusions à la dose de 15 à 20 gr. par litre. Celles-ci peuvent aussi, d’après les observations du Dr H. Leclerc, servir extérieurement dans le traitement du coryza : il suffit d’en renifler plusieurs fois par jour de façon à en baigner les fosses nasales. Le Codex l’a fait entrer dans la poudre sternutatoire, à parties égales, avec les feuilles d’asarum, de bétoine et de fleurs de muguet. Les feuilles et les extrémités des pousses sont employées comme condiment ; c’est un des assaisonnements les plus recherchés, surtout dans le Midi de la France où cette plante a, plus qu’ailleurs, sa place dans le Jardin familial.
Observations commerciales. — Les producteurs de marjolaine en ont exporté la poudre en Suisse, Allemagne, Hollande, où elle servait à assaisonner la charcuterie (A. R. et D. B.). La culture en a été recommandée officiellement en 1916. Le prix du kilogramme a varié de 0 fr. 75 à 1 fr. 50.