Un de nos abonnés, M. Mahyet, juge d’instruction à Marseille, nous a envoyé des détails curieux sur deux arbres qui ont poussé dans la région du Var ; nous allons les faire connaître, après avoir tout d’abord remercié notre correspondant de son intéressant envoi.
Le pin, dit de Bertaud, que représente notre figure 1, est situé au milieu de la route nationale, à 3,2 kilomètres de Saint-Tropez (Var), arrondissement de Draguignan, sur les bords du golfe de Grimaud. Quand on a construit la route, l’arbre aurait du disparaître ; on a eu la sagesse de le respecter. Ce pin a une hauteur totale de 16 mètres, un diamètre au sommet du tronc de 2m,24, et de 1m,94 à 2 mètres au-dessus du sol. Le tronc a une hauteur de 4m,50. On donne à cet arbre l’âge approximatif de 350 à 400 ans.
Dans notre figure 2 est représenté un arbre qui a poussé sur un pan de mur et y semble bien fixé. Ce pin, dit du Plan de la Tour, est situé presque en bordure de la route qui part de Sainte-Maxime-sur-Mer, dans le golfe de Grimaud, traverse la chaîne des Maures, et passe par le Plan de la Tour pour rejoindre la route de Nice à Toulon.
Cet arbre est âgé de soixante-dix ans, sa circonférence est de 0m,90. Il a 5 mètres de hauteur et est situé sur un mur de 4 mètres de hauteur. Ce mur provient d’une ancienne chapelle qui existait au siècle dernier. M. Mahyet nous a envoyé aussi une autre photographie prise sur le côté et qui montre bien que ce n’est que dans la simple épaisseur du mur que ce pin a lancé ses racines. On ne remarque dans la muraille aucune trace de fissure et aucune crevasse. Il faut en conclure que le mortier employé est réellement bien adhérent puisque les racines n’ont pu disjoindre les pierres. Et cependant on sait que les racines, en poussant avec force au moment de la végétation, ne trouvent pas souvent d’obstacle qui leur résiste.
On a souvent cité l’exemple de petits arbres ayant pris racine sur des monuments, et nous avons même signalé ici l’arbre qui a poussé depuis déjà de nombreuses années sur la grande porte de l’Opéra de la rue Meyerbeer. Mais il s’agissait toujours d’arbres de petites dimensions. Et de ceux-là on en rencontre un peu partout. Est-il besoin de rappeler les nombreux arbustes et même les arbres qui ont poussé et végété si . longtemps sur les ruines de la Cour des Comptes aujourd’hui démolie pour faire place à la nouvelle gare d’Orléans. Et sur les roches en montagne ? Les exemples abondent.
Mais le Pin du Plan de la Tour a des dimensions exceptionnelles et à ce point de vue il méritait d’être spécialement mentionné. Il faut également remarquer, comme nous l’avons dit plus haut, que cet arbre est âgé de 70 ans. C’est une véritable curiosité végétale.
Le pin bertaud a été depuis détruit ( voirHistorique du TRAIN du LITTORAL Toulon / Saint Raphaël)
Un autre pin pousse toujours au milieu de la chaussée à quelques centaines de mètre de là.
(merci Crystal pour cette photo)