Prenez une bouteille ordinaire de vin et placez la à quelques centimètres devant une bougie allumée.
Soufflez sur la bouteille de manière que votre bouche soit environ à 20 ou 30 centimètres de la bouteille et en face de la flamme de la bougie, sur un même plan horizontal.
Eh bien ! chose curieuse ; malgré la présence de la bouteille qui intercepte le souffle, la bougie s’éteint immédiatement, comme s’il n’existait aucun obstacle dans la direction du souffle.
Ce phénomène s’explique si l’on considère que la bouteille reçoit sur sa surface polie le souffle produit qui, en arrivant sur cette surface, se partage en deux courants, l’un prenant la direction de droite et l’autre la direction de gauche ; ces courants viennent se rencontrer à l’endroit même où se trouve la flamme de la bougie ; ils l’éteignent alors, et cela après avoir écarté l’air ambiant, qui se trouve chassé pour livrer passage aux courants dont nous venons de parler et qui ont pour les guider dans leurs directions précisément la surface polie de la bouteille.
Il est évident que l’on peut reproduire l’expérience en mettant la bougie derrière un tuyau de poêle, un cylindre en verre ou en métal, une boîte en fer-blanc cylindrique, etc., ou tout autre objet de même forme, d’un diamètre plus grand qu’une bouteille, mais ne présentant pas une surface rugueuse ou anguleuse, car les rugosités et les angles seraient des motifs pour la déperdition du souffle dans l’air ambiant.
Communiqué par M. Goy, de Cambrai.