Vers la fin de l’année 1875, j’ai fait une expérience que je n’ai vue publiée nulle part ; c’est ce qui m’engage à la décrire.
Si l’on verse de l’eau pure dans un vase quelconque, une cuvette, par exemple, et qu’on laisse une bougie allumée couler goutte à goutte au-dessus de cette eau et à une distance de 15 à 20 centimètres, la bougie fondue se refroidit brusquement sous forme de légères demi-sphères. Que l’on vienne à plonger dans cette eau l’extrémité d’un morceau de savon légèrement humide,et au milieu de ces corps très mobiles, ces derniers seront tous, repoussés brusquement comme par un souffle invisible jusque contre les parois du vase, où ils resteront adhérents. On peut en soufflant les ramener vers le centre de l’eau et recommencer deux ou trois fois l’expérience ; mais ensuite l’expérience ne réussit plus à cause de la faible proportion de savon qui se trouve dissoute dans l’eau. Pour recommencer, il faut vider l’eau et en mettre de nouvelle.
L’expérience est très nette et facile à répéter.
Il est probable que la cause de cette répulsion si marquée, est due à la rapide dissolution du savon dans l’eau, qui dans le début se maintient à la surface, et que lorsque l’eau contient déjà un peu de savon dissous, cette dissolution s’opère à travers la masse et pas seulement par la surface. J’ai essayé d’autres corps comme les essences, l’huile, etc., les effets varient avec les corps employés.
Le Goarant de Tromelin