Depuis l’Exposition d’Électricité de Paris pendant la durée de laquelle les lampes électriques à incandescence, d’Edison, de Maxim, de Swan, ont brillé de tout leur éclat, le public s’est montré avide de se servir de ce mode d’éclairage si agréable et si commode dans son emploi. Que de lecteurs nous ont demandé comment il était possible de se procurer ces lampes à incandescence ! Pendant longtemps, on n’en trouvait nulle part ; aujourd’hui on peut s’en procurer partout, chez les constructeurs électriciens. Cela ne veut pas dire malheureusement que la lampe à incandescence soit encore susceptible de résoudre le problème tant cherché de l’éclairage électrique domestique. La lampe existe, mais la source d’électricité qui l’actionne, n’existe pas encore au point de vue pratique.
Tant que la distribution d’électricité à domicile n’aura pas été réalisée, ou tant que les inventeurs n’auront pas trouvé une pile tout à fait pratique, on ne pourra pas se servir de la lampe à incandesscence dans les ménages. Ce mode d’éclairage n’est actuellement avantageux que pour ceux qui peuvent actionner des machines dynamo-électriques à l’aide de moteurs à vapeur ou à gaz.
Quoiqu’il en soit, un grand nombre de physiciens et d’amateurs sont désireux d’avoir à leur disposition les lampes à incandescence, pour les faire fonctionner soit comme sujet d’expérience, soit comme éclairage de luxe et d’agrément. A ceux-là nous signalerons les petits chandeliers surmontés de lampes à incandescence que M. G. Trouvé vient de construire ; la figure ci-contre en représente deux modèles différents. Dans le premier modèle, celui de gauche la lampe à incandescence est fixée au-dessous d’un abat-jour réflecteur qui distribue avantageusement la lumière sur la surface d’une table ; dans le second modèle, à la partie supérieure d’une statuette, une lampe à incandescence est pendue au-dessous du godet qui sert de support à une bougie ordinaire. Chacune de ces petites lampes peut être actionnée par trois ou quatre éléments de pile au bichromate de M. G. Trouvé ; mais dans ce cas, la’ durée de fonctionnement de la lampe est assurément très limitée et le renouvellement du liquide dans la pile est une opération, peu commode à faire chez soi. Quelques accumulateurs Planté, alimentés soit par des piles Bunsen, soit par des piles Thomson, pourront encore être employés par ceux qui ne reculent pas devant l’ennui de manipulations de laboratoire ; ces expériences exécutées comme éclairage d’agrément, tenteront assurément plus d’un amateur.
G. T.