Ingénieur, né au Mans (Sarthe) le 22 juin 1843.
Sa famille est originaire de la « Franche-Montagne », petite province qui était autrefois enclavée dans le canton actuel de Monbéliard. Les barons de Maiche furent chargés, pendant près de huit siècles, de la défense de la frontière française contre l’invasion des suisses ; le château de Maiche était leur résidence. Vers 1570, ils émigrèrent dans le Maine et se fixèrent au Mans, où se continua la descendance de la branche aînée, dont Louis Maiche était le représentant en ligne directe.
Élève au Conservatoire des Arts et Métiers, Louis Maiche s’est attaché spécialement à l’étude des sciences appliquées à l’Industrie. Il commença par établir différents modèles de piles, dont l’une dite « à dépolarisation atmosphérique » est de venue classique (1866). Il créa ensuite un procédé d’extraction de l’amidon du riz par la force centrifuge (1867), qui est universellement employé ; puis il inventa le microphone composé (1878), qui servit de modèle à tous les téléphones en usage à la fin du XIXe siècle et il imagina successivement les transmissions télégraphiques et téléphoniques simultanées (1880), la téléphonie à longue distance, des moyens de transmission télégraphique rapide pour les grands câbles sous-marins, permettant de tripler la vitesse. Son micromètre et son galvanoscope servent à la mesure électriques des petites résistances.
Après un nombre considérable d’expériences sur la reproduction intégrale des pierres fines, il est arrivé à les obtenir pratiquement — notamment les saphirs et les rubis — et de grosseur suffisante pour être employées dans la bijouterie, c’est-à-dire pesant jusqu’à 10 carats (1887).
Ses travaux sur l’otique ont conduit L. Maiche à la découverte d’un verre possédant le maximum de réfraction et le minimum de dispersion, à un point tel que les lentilles taillées dans ce verre peuvent être considérées comme pratiquement achromatiques. Dans cet ordre d’idées, il a imaginé une longue-vue permettant , dans une nuit presque complète, de voir très clairement à une grande distance (1895).
Après une longue étude sur l’épuration des eaux de rivière, il a inventé un appareil stérilisateur de l’eau, au moyen duquel on obtient l’épuration bactériologique absolue, avec tant de perfection pratique qu’il est possible d’épurer un mètre cube d’eau moyennant une dépense de quelques centimes (1895).
A la suite de travaux entrepris depuis longtemps par L. Maiche sur les propriétés de la vapeur d’eau, cet éminent ingénieur a mis au point un appareil dit « Régénérateur », au moyen duquel la vapeur, produite dans un générateur, acquiert avec la plus grand facilité des propriétés nouvelles, qui la rendent comparable à de l’air comprimé pendant son passage dans les moteurs ; d’où il résulte une augmentation de rendement telle que l’économie de combustible dépasse souvent 40% (1896).
La collection de brevets de M. Maiche, au nombre de plus de 250, représente une somme de labeur des plus considérables. L’auteur de ces importants travaux, il est vrai, a été très activement secondé par son fils, Charles Maiche, à qui l’on doit déjà plusieurs découvertes des plus ingénieuses.
Membre actif de plusieurs sociétés savantes, Louis Maiche est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction Publique, chevalier de Sainte-Anne de Russie et commandeur du Lion et du Soleil.
Sur ses travaux :
- Électrophone Louis Maiche, L’électricité N°19 — 5 octobre 1880
- La pile L. Maiche, L’électricité N°13 — 2 avril 1881
- Micromètre de M. L. Maiche., L’électricité N°36 - 5 Septembre 1885
Source : Dictionnaire National des Contemporains, tome II, vers 1900.