Le Saule blanc (Salix alba, de Linn.), plus vulgairement connu sous les noms de Saule commun et de Grand Saule des bois, est un arbre très répandu dans toute l’Europe, le long des cours d’eau, dans les marais, les prés et les bois humides.
Il appartient à la famille des Salicinées ou des Saliacées et au genre Salix (du celtique sal lis, près de l’eau).
Son tronc s’élève de 10 à 15 mètres et est couvert d’une écorce grisâtre, crevassée ; celle des rameaux est verdâtre et lisse. Ses feuilles sont simples, alternes, lancéolées, acuminées, finement dentées, légèrement pubescentes, presque sessiles, caduques, et sont accompagnées de stipules également caduques. Ses fleurs sont dioïques ou unisexuelles et disposées en chatons solitaires, écailleux, pédiculés et latéraux ; elles se montrent au printemps en même temps que les feuilles.Les fleurs mâles ont 2 étamines à filets poilus et à anthères arrondies jaunes, bilobées et s’ouvrant longitudinalement ; les fleurs femelles ont un style très court à deux stigmates bifides, à ovaire uniloculaire, multiovulé. Le fruit est une capsule uniloculaire, bivalve, renfermant plusieurs graines petites et portant une aigrette de longs poils soyeux près du hile.
Le bois de son tronc est léger, tendre et blanc, et sert à confectionner divers ouvrages de menuiserie commune ; les boulangers l’emploient pour le chauffage de leurs fours. Avec ses grosses branches on fait des échalas, des cercles de cuves, de futailles, etc. Avec ses jeunes branches on fait des ruches communes pour y élever des abeilles, etc. Le charbon de ses, branches et de ses rameaux entre dans la composition des crayons communs et de la poudre. Son écorce est amère, fébrifuge et astringente. On l’emploie pour le tannage des cuirs. On en extrait une couleur rouge servant dans la teinture. En 1825, Fontana en retira la salicine, matière qui a été proposée comme succédanée du sulfate de quinine dans le traitement des fièvres intermittentes. On en obtient aussi de l’acide salicylique employé comme antiseptique et préconisé par divers apiculteurs allemands comme le plus précieux spécifique pour guérir les colonies d’abeilles atteintes de la loque maligne ou pourriture du couvain.
Anciennement on conseillait l’emploi de sa sève pour diverses maladies des yeux ; son eau distillée contre les hémorragies ; ses fleurs comme cordiales. On recommandait la décoction de ses feuilles ainsi que la lessive des cendres de son bois pour tuer les sangsues introduites dans le pharynx. On employait son écorce réduite en cendres et trempée dans du vinaigre pour détruire les furoncles, les cors, les durillons et les poireaux. Cette écorce pulvérisée et mêlée à du miel et à de la chaux vive a été employée pour faire disparaître les verrues des chevaux. Les bains d’écorce ont été essayés contre les scrofules et la décoction d’écorce a été longtemps employée comme antiseptique contre les ulcères, la gangrène et la pourriture d’hôpital.
Le Saule blanc croît rapidement et se plaît dans les sols humides et tourbeux, dans les plaines et les vallées et toutes les expositions lui sont bonnes.
On le propage de semis, de marcottes et de rejetons. Dans les bois on le cultive en taillis, mais dans les prés, etc., rarement on lui laisse sa forme naturelle et on l’exploite le plus souvent en têtards. Sous cette forme, par suite de l’action des agents atmosphériques, son tronc se caverne et s’entr’ouvre progressivement.
Le saule-osier (Salix Vitellina de Linn.), remarquable par la couleur jaune de ses rameaux, s’utilise d’une manière lucrative en le transformant en oseraies.
On choisit un sol analogue à ceux que nous venons de citer. On le dispose par plates-bandes en le surélevant. Le sol ainsi préparé pendant l’été, la plantation se fait vers la tin de février.
Plusieurs botanistes réunissent à ces espèces le saule argenté.
Aug. Pillain