Exposition d’hygiène urbaine
L’une des salles qui attire le plus l’attention du public à l’Exposition d’hygiène urbaine, c’est assurément celle dans laquelle le service des eaux de Paris a exposé tous les appareils mis en usage pour l’amenée et la distribution des eaux, ainsi qu’une installation comparative ries diverses eaux consommées. Cet empressement du public provient pour beaucoup de l’habileté et de l’art avec lesquels cette salle d’exposition a été aménagée : il tient aussi à l’intérêt et à l’importance de la question des eaux pour l’alimentation parisienne.
Le regard est frappé tout d’abord par une espèce de grand aquarium surmontant une immense cuve ; dans les trois compartiments de chacun d’eux sont amenées directement, par des conduites spéciales, l’eau de l’Ourcq, l’eau de la Vanne et l’eau de la Seine ; l’écoulement est continu, incessamment renouvelé ; l’on peut donc juger, avec la plus grande facilité, de la pureté optique de ces diverses eaux. La figure 1 représente très fidèlement cette ingénieuse disposition ; déjà, dans l’aquarium, on distingue avec une grande netteté les couleurs très différentes et très tranchées de ces trois eaux ; mais c’est surtout dans les compartiments de la cuve, uniformément peints en blanc à l’intérieur et qui ont une profondeur d’environ 2 mètres, que cette différence est saisissante. L’eau de l’Ourcq a l’aspect d’une purée de pois ; l’eau de la Vanne est d’un bleu azuré , rappelant la coloration des lacs de Suisse : l’eau de la Seine est d’un gris jaunâtre. On ne peut quitter ce spectacle sans avoir l’impression très exacte de la valeur comparative des eaux qui desservent à Paris les services publics et privés ; on se plait à penser que ceux qui ont charge de l’administration de la capitale s’efforceront de doter désormais la consommation privée tout au moins d’eaux de sources exclusivement et ils ne sauraient retarder plus longtemps à substituer ces eaux si limpides aux eaux des rivières, Seine ou Ourcq, dont l’aspect est si repoussant et qui entrent malheureusement encore pour une trop grande part dans l’alimentation.
Il ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs, pensons-nous, de donner quelques renseignements à ce sujet sur le service des eaux à Paris ; nous les empruntons à une conférence faite à l’exposition d’hygiène urbaine, le jeudi 20 mai, par M. Bechmann, le distingué ingénieur qui dirige ce service.
L’outillage actuel du service des eaux à Paris a pour base la division des services : 1° service public pour la rue et l’usine ; 2° service privé pour la maison. M. Belgrand avait en effet démontré, dès le début des grands travaux entrepris à cet effet, que, d’une part, en présence de la pureté décroissante de la plupart des eaux de rivière et des exigences croissantes du public, on ne ferait rien de définitif à Paris si l’on ne servait les usages domestiques en eaux de sources et, d’autre part, à la distance où se trouve Paris des grandes altitudes, il serait ruineux, sinon impraticable, d’amener assez d’eau de source pour en donner au service public qui, d’ailleurs, n’utiliserait pas leurs qualités. Le dédoublement du service de l’alimentation eût d’ailleurs été nécessaire dans tous les cas à cause de la hauteur des maisons à Paris ; le grand développement du service de la rue détermine plusieurs fois par jour un abaissement de pression dans les conduites qui ne permettrait pas un bon service aux étages supérieurs ; aussi faut-il recourir à l’eau du service privé pour les ascenseurs et les bouches d’incendie, sans quoi, à certaines heures, les ascenseurs s’arrêteraient en route et le jet des lances des pompiers n’atteindrait pas les toits.
L’alimentation du service privé est assurée par la Dhuis et la Vanne, dont les sources ont été choisies parmi les plus pures du bassin de Paris ; ces sources sont captées avec le plus grand soin, disposées dans des réservoirs surmontés de terre-pleins gazonnés ; des aqueducs fermés, ovoïdes ou circulaires, avec des regards spéciaux, amènent ces eaux dans des conditions d’aération, d’obscurité et de fraîcheur, qui font qu’elles parviennent dans Paris, après quarante-huit heures d’écoulement, telles qu’elles ont été captées, sans que la température ait varié de plus d’un degré. Quant à l’alimentation du service public, elle se fait à l’aide de l’eau du canal de l’Ourcq, des eaux de la Seine, puisées dans six usines à vapeur, des eaux de la Marne élevées par l’usine de Saint-Maur et des eaux des puits artésiens.
L’aquarium et les cuves installés à l’Exposition montrent, avons-nous dit, la supériorité incontestable des eaux de sources ; les eaux de la Vanne et de la Dhuis sont, en effet, d’une limpidité parfaite ; légèrement calcaires, elles sont excellentes pour tous usages et leur température moyenne permet de les amener dans les habitations dans un état de fraîcheur très apprécié. M. le Dr Miquel n’y a trouvé que 62 germes contre 2000 dans l’eau de la Seine, et M. Albert Lévy a montré que dans l’eau de la Vanne, conservée pendant deux jours, l’oxygène se maintient ou augmente, tandis qu’il diminue dans l’eau de la Seine, ce qui est un signe certain de la présence d’animalcules dans celle-ci. Il n’en est pas de même des eaux de rivière et de l’eau de l’Ourcq ; celle-ci marque 30° à 40° à I’hydrotimètre, l’eau de Marne 19° et l’eau de Seine 17° ; elles sont néanmoins bonnes à tous les usages du service public et pour les besoins industriels.
Les eaux amenées à Paris par les dérivations ou élevées par les machines sont reçues dans 17 réservoirs, cubant en totalité 550 000 mètres cubes et situés à des altitudes variant de 48 mètres à 156 mètres ; tous sont couverts, excepté ceux de l’Ourcq et de l’eau de Seine au Panthéon, afin de maintenir à l’eau sa fraîcheur et sa limpidité ; plusieurs sont à étages superposés. De ces réservoirs partout les conduites de distribution, toutes en fonte avec joints à bague et presque toujours en égout, afin de pouvoir faire les prises dans les égouts, de faciliter la visite et la surveillance et de pratiquer les réparations de fuites, les raccordements, sans avoir à ouvrir des tranchées. Nous reviendrons tout à l’heure sur quelques détails de cette partie du service.
Les eaux sont ensuite réparties suivant leur nature dans des zones correspondantes avec des relais convenablement disposés ; l’étage bas de Paris est actuellement alimenté en eau d’Ourcq et en eau de Vanne ; l’étage moyen reçoit des eaux de la Seine et de la Vanne, et l’étage supérieur, des eaux de la Marne et de la Dhuis. D’ailleurs, les divers étages peuvent se venir en aide ; l’eau peut descendre ou être remontée par les machines de relais ; en hiver, l’eau de source non absorbée par le service privé est jetée au service public ; en été on en cas d’accident, mais seulement pendant quelques jours, l’eau de Seine puisée à Ivry remplace l’eau de la Vanne et celle-ci, relevée à l’usine du boulevard de la Villette, remplace la Dhuis.
Les quantités d’eau amenées ainsi chaque jour actuellement à Paris sont, au total, les suivantes :
Eaux de sources (Vanne et Dhuis). | 130 000 mètres cubes, |
Eau du canal de l’ Ourcq | 120 000 - |
Eau de Seine | 170 000 - |
Eau de Marne | 90 000 - |
Total | 510 000 mètres cubes |
soit 220 litres par tête.
M. Bechmann a fait remarquer, dans sa conférence, que l’eau de source ne manque pas, on le voit, et que son volume est bien supérieur aux abonnements ; mais les chiffres qui précèdent constituent des moyennes, et, à certains jours, notamment pendant les grandes chaleurs, c’est à un maximum qu’il faut satisfaire. Il y a donc encore insuffisance, surtout si l’on tient compte de l’accroissement considérable qu’amènera la suppression de la fosse fixe dans les maisons de Paris et qu’on aura réussi à empêcher les propriétaires à faire la guerre à l’eau dans leurs immeubles. Aussi a-t-on projeté de nouvelles dérivations ; il y a deux ans, d’excellentes sources ont été acquises à l’est et à l’ouest de Paris, et ces dernières amèneront à elles seules 120 000 mètres cubes d’eaux excellentes marquant 16° à l’hydrotimètre et à la cote très élevée de 92. Les projets d’amenée sont tout préparés ; le vote prochain de l’emprunt permettra de les exécuter et l’on compte qu’en 1889 il y aura à Paris, pour 2 200 000 habitants, 650 000 mètres cubes d’eau ou 500 litres par tête. Il y a un siècle, en 1789, pour une population de 600 000 habitants, il n’y avait que 7986 mètres cubes d’eau pour l’alimentation de Paris, soit 13 litres par habitant ; au lieu des 85 fontaines de puisage et des 455 concessions gratuites et payantes qui existaient à cette époque, il y aura, en 1889, 17 000 appareils publics et 70 000 abonnements. En outre, l’eau qui se vendait 5 francs au temps des porteurs d’eau est aujourd’hui descendue à 50 centimes ; un ménage de trois personnes peut être alimenté à robinet libre pour 16fr20 et au compteur pour 20 francs par de an. En résumé, la ville de Paris, pauvrement alimentée il y a vingt ans, sans avoir encore la quantité d’eau qu’on peut souhaiter pour une grande capitale à la fois élégante et industrielle, est, dès à présent, la ville d’Europe où le service publie est le moins incomplet ; de plus, elle figure au premier rang pour la qualité de l’eau consacrée aux usages domestiques.
Cette conclusion que nous empruntons, ainsi que les indications qui précèdent, à M. Bechmann, exprime très justement l’état actuel du service des eaux à Paris ; elle est la justification des efforts qu’il n’a cessé de faire depuis plusieurs années, sous la direction successive de MM. Belgrand, Alphand, Couche, Bechmann, pour aménager dans les conditions les plus favorables la double canalisation qui est une des particularités les plus intéressantes de ce service. Il va de soi que les deux parties de cette canalisation sont solidaires, de façon à pouvoir se suppléer en cas d’insuffisance de l’une ou de l’autre. Cependant lorsqu’on examine comparativement, comme on le peut si bien faire à l’aide de l’aquarium représenté ci-contre, les trois espèces d’eaux amenées à Paris on éprouve une certaine crainte à l’idée de la substitution ou du mélange de ces eaux dans les conduites. L’Administration affirme que ce mélange ne s’effectue jamais et nous l’en croyons sans peine, tant ce mélange présenterait de difficultés et d’inconvénients ; mais la substitution de ces eaux les unes aux autres est chose obligatoire en certains cas. Lorsqu’il y a eu des accidents dans la canalisation. lorsqu’en été les sources ont été insuffisantes, l’eau de Seine est momentanément substituée à l’eau de Vanne dans quelques quartiers et après en avoir averti le public par la voie des journaux. Pareil fait est d ailleurs extrêmement rare ; en 1885, on n’a compté que dix jours où l’insuffisance des eaux de sources a obligé à faire cette substitution sur certains points de Paris. On ne peut toutefois s’empêcher de regretter que les conduites alimentées en eaux de sources doivent même momentanément être traversées par des eaux de rivières aussi impures que l’est l’eau de Seine ou autres eaux de rivières.
Tout un côté de la salle du service des eaux à l’Exposition d’hygiène urbaine est occupé par un vaste modèle représentant les procédés employés pour la distribution des eaux dans Paris. Ce modèle comprend un trottoir surélevé au-dessus du sol et auquel on accède par un escalier latéral ; tout le long est amorcée la chaussée de la voie publique et au-dessous est disposée une conduite de distribution sur laquelle sont branchées : 1° une bouche d’incendie ; 2° une bouche de lavage ; 3° une bouche d’arrosement à la lance ; 4° une borne-fontaine repoussoir. Les visiteurs peuvent ainsi se rendre compte, avec la plus grande facilité, de la manière dont l’eau est amenée pour les divers besoins de la voie publique, pour les services du nettoiement et de l’arrosage et pour les services d’incendie. En un point de ce trottoir est représentée une bouche d’égout, sur laquelle est placé une sorte de parapluie, inventé par M. Boutillier, conducteur principal des ponts et chaussées, et dont les employés du service des eaux surmontent l’ouverture de l’égout, lorsqu’ils y sont descendus. Cet appareil sert à garantir le public contre la chute dans les trappes d’égout ; formé d’un manche en métal et de tiges articulées tout autour qui supportent et déploient un filet de cadre, il embrasse à la manière d’un parapluie tout le pourtour du regard de l’égout ; un homme le porte facilement avec lui, en raison de son faible poids de 6 kilogrammes. Une de nos gravures (fig. 3), montre comment sont disposés les divers procédés d’amenée des eaux pour les services publics et privés.
Telle qu’elle est, avec ses 1700 kilomètres de conduite, la canalisation pour le service des eaux à Paris est celle qui, dans le monde entier, présente la plus vaste exploitation d’ensemble ; Londres, pour ne citer que cette ville, est alimentée par neuf compagnies dont les réseaux sont indépendants, de telle sorte qu’elle forme il ce point de vue neuf villes distinctes dont chacune n’équivaut qu’une capitale de second ordre. Il en résulte tout naturellement que Paris est aussi la ville où il est le plus laborieux de découvrir les fuites et le plus difficile, soit de prévenir toute erreur de détail dans les manœuvres de distribution, soit de les reconnaître assez vite, quand on en a commis, pour les réparer en temps utile. Il importe donc de savoir, à tout moment, si tout est correct dans la distribution, ce que l’on reconnaît à un seul caractère, à savoir si les pressions ne descendent nulle part au-dessous de ce qu’elles doivent être. Dans ce but, l’Administration a fait disposer, depuis trois ans et demi, des postes manométriques extérieurs destinés à faciliter la recherche des fuites et le contrôle des manœuvres de distribution d’eau.
Ces postes manométriques (fig. 2) se composent : d’une partie supérieure placée sur un candélabre et d’une partie inférieure disposée en égout. Cette dernière partie consiste en une prise sur conduite venant se rallier à un récipient formé de deux cylindres en verre, de forte épaisseur, superposés avec interposition d’une membrane en caoutchouc pur, qui forme joint sur son périmètre et remplit la fonction de séparateur passif entre la colonne ascendante et le branchement communiquant avec la conduite. Une chemise extérieure en laiton, percée diamétralement de créneaux correspondants , forme garde contre les chocs extérieurs et permet de vérifier, à tout moment, l’état de la membrane, qui doit rester horizontale tant que l’appareil se trouve dans des conditions normales de fonctionnement. Cette membrane n’agissant que comme cloison séparative entre deux tranches de liquide en équilibre, n’obéit qu’aux déplacements correspondant aux mouvements dn tube du manomètre. Ces déplacements sont nécessairement presque insensibles, et toute dépression apparente de la membrane, notamment en montant, est le signe d’une fuite dans le branchement aboutissant au manomètre et est logiquement suivi d’un accroissement qui confirme la nécessité d’une révision. L’appareil communique, par le candélabre, il un cadran extérieur en fonte de fer cuivrée en galvanoplastie, munie d’une grille de garde, à travers laquelle on peut lire l’état de la pression sur la conduite ; des plaques en relief formant un ensemble : avec l’élégant motif du cadran, indiquent la nature de l’eau, le numéro du poste, le diamètre de la conduite, les altitudes respectives de la conduite, du sol et de l’axe du manomètre (fig. 2).
Un autre appareil intéressant est celui qui permet de percer une prise sur conduite en charge sans être obligé d’interrompre la distribution de l’eau. C’était, en effet, une occasion de gène considérable et fréquente pour les services public et privé lorsqu’il fallait établir une nouvelle canalisation en un point d’une conduite primaire ou secondaire, qu’il s’agisse de l’un de ces gros tuyaux de 1,10m de diamètre ou de l’un des tuyaux qui, depuis cette dimension jusqu’à celle de 0,06m, amènent l’eau dans Paris, ainsi qu’on peut le voir à l’Exposition d’hygiène urbaine. Il fallait interrompre, sur un espace assez grand quelquefois, la distribution d’eau. Les ingénieurs ont réussi à faire des prises sur conduite sans avoir rien à déranger dans le service, à l’aide du dispositif représenté figure 4 ; le robinet sur lequel doit être branché la conduite nouvelle s’enfonce dans la conduite de distribution en même temps que la percée de cette conduite se fait, automatiquement en quelque sorte, et la prise se trouve faite sans qu’aucune goutte d’eau ait pu le traverser. De toute cette opération il ne reste que quelques morceaux de limaille tombant dans la conduite et que l’eau entraîne au fur et à mesure de leur projection.
Ces robinets sont nombreux, on le conçoit, dans une ville comme Paris ; ils le sont plus encore dans les habitations, pour les divers besoins de la consommation journalière. L’eau est actuellement délivrée, suivant la police, soit à la jauge, soit au compteur ; l’abonnement à robinet libre, très répandu autrefois pour les usages domestiques, a donné lieu à tant d’abus qu’il est aujourd’hui abandonné, sauf pour les abonnements d’appartement, mais à la condition que des robinets spéciaux empêchent un écoulement continu. On peut voir les divers systèmes de ces robinets, incalables ou intermittents, actuellement usités, à l’Exposition d’hygiène urbaine ; parmi eux il en est un, tout récent, qui est dû à M. Hippolyte Chameroy et dont la maison Bréguet est seule concessionnaire et fabricant en France (fig. 5).
L’installation de ce robinet est ainsi disposée : on divise le chapeau H, on retire le piston E en soufflant par l’orifice S, puis le petit clapet D ; on essuie avec soin ce clapet ainsi que son siège et l’on visse le robinet sur un raccord fixé à la conduite. On verse un verre d’eau dans le robinet pour remplir la chambre inférieure M, on introduit le clapet, D, on remplit d’eau de nouveau la chambre F, puis on introduit le piston E avec soin jusqu’au niveau supérieur du robinet, l’excès d’eau s’échappera par l’orifice supérieur ; on visse alors le chapeau en maintenant la poignée relevée en arrière. Cette opération est indispensable pourchasser l’air contenu dans la chambre ; sans cette précaution il se produirait des coups de bélier. La mise en charge étant faite, il suffit, pour avoir de l’eau, d’abaisser la poignée ; une fois l’écoulement interrompu, on relève cette poignée, et, en l’abaissant de nouveau, un même volume d’eau s’écoule. La fermeture intérieure s’opère ainsi lorsqu’on abaisse la poignée L, la came K repousse la pièce G, qui elle-même chasse le piston supérieur E, l’eau contenue dans la chambre F transmet ce mouvement au piston inférieur C, solidaire au clapet B, l’eau s’échappe librement par l’orifice O, mais l’action du ressort fait remonter le clapet B avec autant de lenteur que l’eau contenue dans la chambre F aura de difficulté à g’ échapper par le petit clapet D dont la fermeture, sur ce conduit Z, est plus ou moins parfaite ; si cette eau met une minute pour s’échapper de cette chambre, il se sera écoulé, pendant le même temps, un volume d’eau sous la pression directe de la conduite par les orifices S, 0, T. Afin que le même volume s’écoule sous toutes les pressions, il est disposé une douille mobile avec orifices, que l’on introduit dans l’orifice S pour réduire la vitesse de l’eau suivant les pressions auxquelles le robinet se trouve soumis.
De cette façon l’eau peut être distribuée à discrétion et sans contrôle, mais les abonnés sont mis dans l’impossibilité de provoquer un écoulement d’eau constant, quel qu’il soit. Ils peuvent avoir un volume d’eau de 8 à 10 litres chaque fois qu’ils abaissent la poignée du robinet et arrêter l’écoulement de l’eau à leur volonté en relevant cette poignée ; de même que, en la baissant lentement ; ils peuvent faire varier la vitesse d’écoulement et par conséquent régler le débit. Quel que soit le volume qui s’écoule, il ne pourra jamais dépasser celui par lequel le robinet est réglé, attendu que sa construction empêche tout écoulement d’eau constant de se produire, et cela quelle que soit la position de la poignée.