Histoire générale de l’industrie, par Albert Bleunard.— 3 vol. in-8° ; Paris, librairie Renouard, Laurens, éditeur. — Prix ; 22 fr. 50 .
L’ouvrage de M. Bleunard comprend trois volumes : le premier est consacré aux industries du règne végétal ; industries du papier, industries végétales textiles et non textiles. Le second décrit les industries du règne :animal, relatives aux matières alimentaires et ,non alimentaires. Enfin, dans le troisième volume, sont étudiées les industries du règne minéral, celles des combustibles et des minéraux, celles des matériaux de construction, les industries chimiques et les industries mécaniques et artistiques.
Le sujet était vaste et complexe ; et malgré l’étendue de l’ouvrage, il n’a pu être traité que sommairement. Les lecteurs n’y devront donc pas chercher de détails techniques, mais seulement un ensemble de données de bonne vulgarisation.
C’est d’ailleurs surtout, comme l’indique l’auteur dans son titre, un livre d’histoire, où sont brièvement exposés les origines des diverses industries, leur développement et leurs progrès, et leur état actuel, basé autant que possible sur les données statistiques.
C’est donc, non aux industriels spécialement qu’il s’adresse, mais aux savants, aux économistes et aux gens du monde.
Nous rapporterons ici une statistique, prise dans le premier volume, relative à la production du papier. Il ne s’agit pas de la statistique du monde entier, car nous ignorons complètement la valeur de la fabrication dans la Chine, le Japon et l’Asie centrale. Mais, pour l’Europe et l’Amérique, on trouve une production annuelle (1886) égale à 1 750 000 tonnes, se décomposant comme il suit :
Papier ordinaire | 1 500 000 tonnes |
Cartonnages | 60 000 - |
Papier de tentures | 60 000 - |
Papier buvard, de soie, à filtrer | 60000 - |
Papier d’emballage | 70000 - |
La valeur de ce papier est de deux milliards et demi tic francs. Il faut y ajouter un milliard et demi comme frais de transport et commerce de détail. La valeur des matières premières, des produits chimiques et du combustible est d’un milliard. Celle de l’outillage et des constructions s’élève à un milliard, avec un fond de roulement d’égale importance.
En y comprenant-l’ Asie, on pourrait considérer l’industrie du papier comme représentant approximativement une valeur de six milliards de francs.
A un autre point de vue, on trouve que l’Europe fabrique chaque année 34, millions de quintaux de papier, dent 22 millions avec des chiffons et 12 millions avec des succédanés. On emploie 50 millions de kilogrammes de bois, 280 millions de kilogrammes de paille et d’alfa, et 120 millions de kilogrammes de matières minérales, Les chiffons représentent une valeur de 350 millions dl’ francs, la paille et. le bois, 20 millions, et l’alfa et les vieux papiers, 100 millions.
Le Petit Journal, à lui tout seul, a consommé parait-il, pour son papier, 40 000 stères de bois par an, soit 120 000 sapins de 20 mètres de hauteur.