Nos lecteurs se rappellent sans doute les belles expériences de M. Gabet sur la direction à distance des torpilles. Ils connaissent également les dispositifs télémécaniques de M. Branly, où les ondes hertziennes servaient, d’une façon analogue, à transmettre à distance les commandes les plus diverses (pour démarrer ou arrêter les moteurs, déterminer la détonation d’un mélange explosif, etc.). Enfin un inventeur nurembergeois, M. Wirth, s’est fait connaître ces temps-ci par son système de télédirection électrique des navires et par le « vaisseau-fantôme » qu’il vient de faire évoluer sur le Wannsee, près de Berlin, Plus ambitieux que ses confrères européens, M, M. Tesla, l’électricien américain bien connu, rêve depuis des années d’un réseau de force motrice recouvrant tout le territoire des États-Unis et qui, sans aucun lien matériel avec les stations génératrices, leur emprunterait l’énergie électrique par transmission radiotélégraphique. C’est dire que non seulement le minimum d’énergie nécessaire pour déclencher un mécanisme, mais la force motrice elle-même serait transmise par l’intermédiaire des ondes électro-magnétiques. Ignorant encore le principe de ce projet grandiose, nous nous bornerons à reproduire la photographie que M. Tesla a bien voulu nous prêter, de l’immense tour génératrice érigée à Long Island près de New-York et celle de la décharge d’un de ses « transformateurs multiplicateurs », décharge vraiment imposante et qui donne une idée des quantités d’énergie mises en jeu.
Dr A. G.