Cinématographe à main « L’AÉROSCOPE »

La Nature, N°1997 - 2 Septembre 1911
Samedi 28 février 2009 — Dernier ajout dimanche 24 mars 2024

La Nature, N°1997 - 2 Septembre 1911

On a remarqué que dans les vues cinématographiques anciennes l’image était souvent défectueuse par suite des mouvements imprimés à l’appareil par l’opérateur en tournant la manivelle. Le mécanisme des premiers appareils présentait une certaine résistance et il était presque impossible de ne pas remuer tout l’ensemble pendant la prise d’une bande.

On a remédié d’abord à cet inconvénient en séparant complètement. la manivelle de l’appareil et en actionnant le mécanisme de celui-ci au moyen d’une transmission flexible ; puis, plus tard, on a perfectionné le mécanisme jusqu’à le rendre assez doux pour que l’opérateur n’ait plus à vaincre aucune résistance de nature à empêcher un mouvement uniforme et sans secousses. Mais il est toujours indispensable pour cela de fixer l’appareil sur un pied bien solidement établi sur le sol.

Dans l’autre compartiment (fig. 2) on voit le moteur, les tubes servant de réservoir, à l’air comprimé et un régulateur très ingénieux qui a pour but de donner une pression uniforme sur le piston du moteur aussi bien quand les réservoirs viennent d’être mis sous pression, que quand ils arrivent à épuisement. L’air est comprimé dans les tubes réservoirs au moyen d’une petite pompe à main analogue à celle qui est utilisée pour les bicyclettes.

On peut régler à volonté, sans ouvrir l’appareil, la vitesse du moteur, qui doit être plus ou moins grande suivant les circonstances et suivant le genre de vues à enregistrer ; on peut obtenir 15 ou 20 images à la seconde. La quantité d’air emmagasinée est suffisante pour le dé roulement d’une bande de 150 m. Le poids de l’appareil est d’environ 5 kg ; ses dimensions sont 15 X 22 X 29 cm, on voit que, malgré l’emploi du moteur et du gyroscope, il reste très portatif.

En fait, il a déjà servi à prendre dans bien des cas des bandes qu’il eût, été impossible d’obtenir autrement, faute de pouvoir installer un appareil sur pied, soit par suite du manque de place, du refus d’autorisation, ou toute autre cause.

L’appareil fonctionnant automatiquement, peut aussi être abandonné à lui-même dans un endroit déterminé, et déclenché à distance à un moment donné. C’est ainsi qu’en aurait usé aux Indes un explorateur naturaliste, M. Kearton, qui serait parvenu à obtenir dans la jungle des bandes représentant les allures des fauves à l’état sauvage. Il est évident que de telles entreprises seraient impossibles avec un appareil ordinaire, car il faut s’approcher assez près de l’animal pour que les images soient à une échelle suffisante pour être intéressantes ; la vie de l’opérateur serait fort exposée. Mais sans envisager ce cas exceptionnel, il est certain que les entrepreneurs de vues cinématographiques auront tout intérêt à utiliser un appareil à main, s’ils veulent être à même d’opérer par tout et dans toutes les circonstances.

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