L’observatoire du Sonnblick, le plus élevé d’Europe

La Nature N°682 — 26 juin 1886
Vendredi 5 juin 2015

L’impulsion imprimée depuis une vingtaine d’années aux études météorologiques, a déterminé la construction d’un certain nombre d’Observatoires sur les points élevés des chaînes de montagnes : le plus célèbre est, en France, celui du Pic-du-Midi construit par M. le général de Nansouty et bien connu de nos lecteurs. Ceux de l’Etna et du Sentis, d’ans le canton d’Appenzell, sont également renommés. Un nouvel Observatoire va bientôt se dresser au sommet du Sonnblick, l’un des pics des Alpes tyroliennes, à une hauteur qui n’a pas encore été atteinte en Europe et qui est supérieure à 3000 mètres. Cet emplacement, sur lequel l’attention des météorologistes a été attirée pour la première fois par M. Rojaces, propriétaire des mines de la vallée de Rauris, a l’avantage, quoique situé au milieu des neiges éternelles, d’offrir un accès relativement facile. Car les mines, situées à 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer, sont reliées à la vallée à l’aide d’un système de transports par câbles aériens qui dessert également une station supérieure à l’altitude de 2400 mètres et peut transporter des voyageurs. Au delà, il suffit de trois heures de marche pour franchir sur un glacier la distance complémentaire. L’Observatoire, dont la construction s’effectue en ce moment, comprend une maison d’habitation flanquée d’une tour destinée aux observations. La première est entièrement en bois, avec revêtements intérieur et extérieur ; les madriers sont fortement amarrés dans le roc. Le choix du bois a été déterminé par sa moindre pénétration au froid, mais il nous paraît critiquable au point de vue des dangers d’incendie sous l’action d’un coup de foudre, si un défaut de continuité survient dans les conducteurs des paratonnerres et en rend la protection insuffisante. L’une des chambres est réservée au gardien chargé des observations, l’autre aux savants qui désireront venir faire des expériences. La tour est entièrement construite en pierres massives. L’ensemble est protégé, par trois paratonnerres, contre les violents coups de foudre qui atteignent fréquemment les hauts sommets. Les conducteurs sont plongés dans le glacier environnant. L’Observatoire est en communication avec la mine par une ligne téléphonique qui se continue ensuite jusqu’à Rauris sur une longueur totale de 25 kilomètres.

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