Cette crucifère qu’on appelle aussi souvent Erysimum (Erysimum officinale L.) que Vélar (Erysimum Velar), voire même Sisymbre officinal, répond encore aux noms d’Herbe aux Chantres, Mortelle, Moutarde de haie, Sinapi, etc.
Habitat. - Le vélar est très commun au bord des chemins, le long des murs, sur les décombres et dans les terrains vagues.
Description sommaire, - Plante annuelle, tige droite de 20 à 80 cm, grêle, velue, ramifère. Feuilles profondément divisées en lobes inégaux. Fleurs très petites, apparaissant de mai à septembre, jaunâtres, en grappe terminale. Fruits (siliques) de 2 cm de long, isolés les uns des autres, appliqués étroitement contre la tige et terminés en allène, valve à trois nervures. Graines attachées sur un seul rang dans chaque loge.
Culture. - L’érysimum n’est pas difficile sur la nature du terrain, pourvu qu’il soit bien préparé. On le multiplie de graines : le semis se fait à la volée ou de préférence en lignes peu espacées. On sarcle, bine et traite les plants comme à l’ordinaire.
Récolte et séchage, - La récolte des feuilles et des sommités fleuries a lieu pendant tout l’été, c’est-à-dire de juin à septembre. Le séchage est effectué sur des claies à l’ombre ou dans un endroit aéré. Il importe que la conservation soit faite à l’abri de l’air et de l’humidité.
Bien que l’érysimum soit une des crucifères qui perdent le moins de leurs propriétés au cours de la dessiccation, il y a cependant intérêt à l’employer de préférence à l’état frais.
Composition chimique - Le principe le plus important auquel le vélar, comme la plupart des crucifères, doit son action, est une essence sulfurée (essence allylique), qu’il renferme en assez grande proportion.
Propriétés chimiques - Cette plante est considérée comme stimulante, béchique, antiscorbutique et résolutive. Son surnom « d’herbe aux chantres » lui
a été donné à la suite de son action favorable contre l’enrouement. J’emprunte à l’excellent Précis de Photothérapie du Dr H. Leclerc, qui a fait une étude spéciale de l’érysimum, les deux documents suivants :« Rondelet, mon précepteur, dit Daléchamp, fut le premier que je sçache qui le mit en usage, par la seule décoction duquel il me souvient qu’il rendit. la voix gaillarde et claire à un enfant de chœur qui I’avoit du tout cassée et quasi perdue avec le souffle même. »
Dans une lettre à Boileau, Racine cite également le cas d’un chantre de Notre-Dame à qui un rhume avait fait perdre la voix et qui se tira d’affaire en trois semaines grâce à la tisane d’érysimum.
Préparations thérapeutiques - Les deux principales sont l’infusion de 10 gr. de plante sèche ou de 50 à 60 gr. de feuilles fraiches, par litre, et la préparation du sirop d’éryysimum composé, 30 à 60 grammes.
Observations commerciales - La vente est assez forte. L’herboristerie a payé les feuilles mondées 1 fr. à 1 fr. 50 le kilogramme.