Tanaisie vulgaire

Auguste Truelle, La Nature N°2756 - 15 février 1927
Mercredi 15 avril 2020 — Dernier ajout samedi 24 décembre 2022

Plante des plus odorantes, la Tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare L.), Synanthérées-Sénécionidées, a pour principaux synonymes : Tanacée, Herbe aux vers, Herbe amère, Barbotine, etc.

Habitat. — Elle est très répandue dans toute la France, notamment dans les lieux incultes et un peu frais, sur le bord des routes et les berges des coure d’eau, etc.

Description sommaire. — Plante vivace, de 0,60 m à 1,20 m de hauteur dont l’odeur prononcée est due à des glandes oléifères, saveur amère et nauséeuse. Tiges nombreuses réunie, en touffes, cylindriques et rameuses. Feuilles alternes, les inférieures pétiolées et les autres sessiles, demi-embrassantes, très divisées, pennatipartites. Fleurs s’épanouissant de juin à septembre, d’une belle coloration jaune, en capitules nombreux assez longuement pédonculés, disposés en corymbe composé, dressé et terminal. Fruit (akène) allongé, à 5 côtes, surmonté d’une couronne membraneuse.

Culture. — La Tanaisie demande une terre légère, sablonneuse, fraîche, une bonne exposition. On la multiplie facilement de semis ou avec des éclats de pied.

Dans le premier cas les graines sont semées en place au printemps, dans le second cas, les éclats de pied sont mis en terre à la fin de l’hiver ou au début du printemps.

Récolte et séchage. — On procède à la récolte pendant toute la durée de la floraison, soit de juin à septembre ; elle comprend surtout les sommités fleuries dont on forme des bouquets et des guirlandes que l’on suspend sur des cordes ou des fila de fer, dans un endroit aéré, ou bien que l’on porte an séchoir ou à l’étude. On récolte aussi les feuille à part et on les met sécher sur des claies.

Après séchage, 10 kg de feuilles fraîches laissent 1,960kg de feuilles sèches. La dessiccation n’enlève aux fleurs ni leur coloration jaune ni leur saveur amère, mais elle diminue légèrement leur odeur.

Composition chimique. — La Tanaisie compte comme principes vraiment actifs, une huile volatile (tanacétone), une substance amère (tanacétine) et un camphre (hydrure de tanacétyle).

Propriétés thérapeutiques. — Des différentes propriétés qu’on lui reconnaissait autrefois, tant pour le traitement interne qu’externe, on ne lui accorde aujourd’hui qu’une action vermifuge bien démontrée.

Préparation pharmaceutiques. — Les plus recommandables, d’après le Dr H. Leclerc, sont : l’infusion de semences à 4 ou 5 %, la poudre, à la dose de 2 à 4 g incorporée à de la marmelade d’orange ou en suspension dans un julep gommeux, l’extrait aqueux qui contient le principe amer et peu d’essence (0,20g à 0,60g), et contre les oxyures l’infusion concentrée de la plante entière en lavements ou des suppositoires renfermant 0,30g d’extrait.

En dehors des préparations pharmaceutiques, la poudre de fleurs de tanaisie entre dans la composition de certaines poudres insecticides ; on prétend même qu’elle chasse les puces et les punaises qui infectent les objets de literie.

Enfin, dans le Nord de l’Europe, la tanaisie sert de condiment et on la fait entrer dans la composition de la bière en remplacement du houblon (Dr A. Héraud).

Observations commerciales. — La vente de cette plante est faible. L’herboristerie a payé la plante entière, 0,80 fr à 1 fr le kg, les feuilles mondées 1,25 fr à 1,40 fr et les -fleurs mondées 1,50 fr à 1,60 fr.

Auguste Truelle

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