Souvent désignée sous le nom de Grande Consoude, la Consoude officinale (Symphitum officinale. L.), Borraginées, a encore pour principaux synonymes Langue ou Oreille de Vache, Herbe à la coupure, Herbe aux charpentiers, etc. Elle tire son nom du mot latin.« consolidare », affermir, consolider.
habitat. — Elle est commune dans les terrains humides : friches, prairies, bords des ruisseaux, etc. Répandue dans le Nord et le Centre, elle est rare dans le Midi.
Description sommaire. — Plante vivace, haute de 0,30m à 0,60m, atteignant parfois un mètre. Tige rameuse, forte, quadrangulaire, hérissée de poils. Feuilles larges, les inférieures alternes, ovales, les supérieures souvent opposées, sessiles, lancéolées. Fleurs (mai-juin) d’un blanc jaunâtre, parfois roses ou violettes, en cloche, formant par leur réunion une grappe recourbée, à fleurs pendantes toutes du même côté. Racines épaisses, fibreuses, allongées, noires en dehors, blanches en dedans de la grosseur du doigt, longues de 0,20m à 0,30m, renfermant un mucilage douceâtre, visqueux, abondant. Fruits formés de quatre akènes distincts et rugueux.
Culture. — Le sol doit être léger, riche en humus, très frais, quelque peu ombragé et bien préparé par un labeur profond en automne ou en hiver. Multiplication. — Elle est facile par éclats de pieds, racines ou surgeons, plus rarement par semis de graines, car la plante en donne peu. La plantation des éclats de pieds se fait en février-mars, en lignes distantes de 0,60m à 0,70m, en laissant un espacement de 0,50m sur la ligne. Le semis des graines s’effectue en terre meuble et, quand elles sont bien mûres, elles lèvent et prospèrent sans difficulté. Les soins culturaux consistent en binages et sarclages, puis, en hiver, en une fumure avec du fumier enfoui à la bêche. Dans le Jardin familial, la place de la Consoude est dans la partie la plus fraîche.
Récolte. Séchage. Rendement. — La partie de la plante qu’il importe de récolter est surtout la racine que l’on arrache à l’automne. On la nettoie aussitôt complètement ou bien on la racle et on la coupe en rondelles de deux centimètres que l’on met sécher au soleil ; on fend en deux les grosses racines. La partie coupée jaunit, puis brunit par la dessiccation. Les feuilles se récoltent après leur complet développement, les fleurs en mai-juin et sont séchées à l’ombre. On a trouvé que 10 kilos de racines fraîches récoltées en juin peuvent donner 5 kg 355 de racines sèches, et, récoltées en novembre, 3 kg 200 (A. R. et D. B.)
Composition chimique. — La racine contient un mucilage abondant, du tannin, un peu d’huile essentielle, beaucoup d’hydrates de carbone et de l’allantoïne (o gr. o6 à o gr. o8 p. 100, d’après MM. Thiterley et Coppin).
Propriétés thérapeutiques. — Les anciens avaient la plus haute idée des vertus de cette plante qu’ils vantaient pour consolider les fractures, cicatriser les blessures et arrêter les hémoptysies par son astringence. D’après MM. Thompson, Macalister et Bramwell, « la consoude doit ses propriétés cicatrisantes à l’allantoïne qui favorise la croissance de nouveaux tissus à la surface irritée et congestionnée de l’ulcère gastrique ». Elle est employée comme adoucissante et béchique ; en outre, le D’ H. Leclerc, qui en a fait une sérieuse étude, dit que sa pulpe fraîche et son infusion concentrée lui ont rendu service dans le traitement des brûlures et des crevasses du mamelon, et qu’elles lui ont réussi, à l’intérieur, dans l’entérite des tuberculeux.
Préparations pharmaceutiques. — Il n’y en a guère que trois : l’infusion 20 p. 1000, la décoction 60 p. 1000 et le sirop 50 à 100 gr. D’après le docteur précité, l’infusion concentrée (2 heures de contact) à 100 ou même 200 pour 1000 est la seule préparation efficace. Il faut éviter, comme pour tous les végétaux contenant du tannin, de se servir d’un récipient en fer qui communiquerait à la préparation une saveur et une couleur d’encre.
Observations commerciales. — La culture de la consoude a été recommandée. La vente de ses racines sèches coupées est bonne. L’herboristerie les a d’abord payées 0 fr. 60 à 0 fr. 80 le kilo, puis 2 fr. et 2 fr. 20. . La vente des feuilles, qui est faible, a varié de 0fr. 40 à 0 fr. 50 pour monter jusqu’à 1fr. le kilo.