Les corporations, connues sous le nom de maîtrises et jurandes, qu’il ne faut pas confondre avec les sociétés de compagnonnage, n’ont été officiellement organisées en France que sous Henri III par l’édit de décembre 1581. A la fin du dix-huitième siècle, elles comprenaient six corps de marchands :
Drapiers et merciers, — Épiciers. — Bonnetiers, pelletiers et chapeliers. — Orfèvres, batteurs d’or et tireurs d’or. — Fabriicants d’étoffes et de gaze, tissuriers et rubaniers. — Marchands de vin ;
Et 44 communautés d’arts et métiers :
Amidonniers. — Arquebusiers, fourbisseurs, couteliers. Bouchers. — Boulangers. — Brasseurs. — Brodeurs, passementiers, boutonniers. — Cartiers. — Charcutiers. — Chandeliers. — Charpentiers. — Charrons. — Chaudronniers, balanciers, potiers d’étain. — Coffretiers, gainiers. — Cordonniers. — Couturières, découpeuses. — Couvreurs, plombiers, carreleurs paveurs. — Écrivains. — Faiseuses et marchandes de modes, plumassières. — Faïenciers, vitriers, potiers de terre. — Ferrailleurs, cloutiers, épingliers. — Fondeurs, doreurs, graveurs sur métaux. — Fruitiers, orangers, grainiers. — Gantiers, boursiers, ccinturiers. — Horlogers. — Imprimeurs en taille douce. — Lapidaires. — Limonadiers, vinaigriers, — Lingères. — Maçons. — Maîtres en fait d’armes. — Maréchaux ferrrants et éperonniers. — Menuisiers, ébénistes, tourneurs et Iayetiers. — Paumiers. — Peintres, sculpteurs. — Relieurs, papetiers colleurs et en meubles. — Selliers, bourreliers : — Serruriers, taillandiers, ferblantiers, maréchaux grossiers. — Tabletiers, luthiers, éventaillistes, — Tanneurs, corroyeurs, hongroyeurs, peaussiers, mégissiers, parcheminiers. — Tailleurs, fripiers d’habits et de vêtements, en boutique et en échoppe. — Tapissiers, fripiers en meubles et ustensiles, miroitiers. — Teinturiers. — Tonneliers, boisseliers. — Traiteurs, rôtissiers, pâtissiers.
On voit que les professions libres étaient, entre autres les suivantes : Bouquetières. — Brossiers. — Cardeurs. - Barbiers. — Coiffeurs. — Jardiniers. — Maîtres de danse. — Bouchonniers. — Vanniers. — Vidangeurs, etc.
Les corporations formaient, dans les villes, de véritables corps constitués ayant à leur tête des syndics et gouvernés par des règlements spéciaux tendant à prévenir et à punir les fraudes envers le client ainsi qu’à concilier équitablement les intérêts opposés du patron et de l’ouvrier.
Dans les cérémonies publiques elles marchaient, ainsi que les professions libres, à la suite de leurs massiers et de leurs bannières portant l’image de leurs patrons : saint Eloi pour les ouvriers en métal (orfèvres, serruriers, etc.) ; saint Blaise pour les ouvriers en pierre (maçons, meuliers, ete.) ; saint Fiacre pour les ouvriers en terre (potiers, tuiliers, etc.) ; saint Joseph pour les ouvriers en bois (charpentiers, menuisiers) ; saint Marc pour les vitriers ; saint Côme pour les barbiers, chirurgiens, etc. ; saint Amand pour les brasseurs ; saint Nicolas pour les ouvriers en cire ; le Saint Sacrement pour les bouchers ; saint Jean-Baptiste pour les pelletiers, gantiers, tanneurs, etc. ; saint Crépin pour les cordonnniers ; l’Annonciation pour les tisserands de fil ; Notre-Dame pour les ouvriers travaillant à la confection du drap de laine ; Notre-Dame la Riche pour les tisseurs de soie ; saint Maurice pour les teinturiers ; sainte Luce par les tailleurs ; saint Sever pour les bonnetiers ; sainte Claire pour les brodeuses ; saint François pour les fabricants de tapisserie ; saint Paul pour les cordiers ; saint Jean-Porte-Latine pour les fabricants de papier, les imprimeurs et les relieurs.
Le beau bâton dont nous publions le dessin appartenait à la corporation des charpentiers et menuisiers de Blois dont l’enfant Jésus tient les outils entre les mains. Il remonte certainement à l’origine de la Société, c’est-à-dire à la fin du seizième siècle et se trouve aujourd’hui à l’église Saint-Louis de cette ville. M. Mieusement, photographe des monuments historiques, a bien voulu en faire un cliché spécialement pour les lecteurs de La Nature.
A. B.