Le grand serpent de mer

Le Musée des sciences — 14 avril 1858
Vendredi 25 septembre 2020
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1. - Histoire fabuleuse du grand serpent de mer.

Il est certains sujets de plaisanterie sur lesquels le rire est intarissable, ainsi le grand serpent de mer, dont on nie l’existence à priori et à propos duquel toute recherche, tout examen sont même considérés comme de mauvais goût. À force de moqueries pour les hommes qui se sont occupés plus ou moins sérieusement de cet être problématique, on en est venu à le prendre pour type de ce genre de mystification que les Américains appellent hoax et que nous nommons un canard.

Le Serpent de mer, si tant est que ce soit un canard, n’est pas nouveau, et des autorités fort anciennes et assurément fort respectables ont été dupes de cette mystification. Le premier écrivain qui en parle est Job, que l’on considère comme le plus ancien des écrivains ; il lui donne le nom de Léviathan et le qualifie de serpent tortueux (Coluber tortuosus). Quelques siècles plus tard, Isaïe (chap. XXVII, verset 1er) disait aussi : « En ce jour, le Seigneur avec son glaive dur, grand et fort, châtiera Léviathan le serpent perçant, Léviathan le serpent tortueux, et il immolera la baleine (Cetum) qui est dans la mer. »

Ce n’est pas seulement dans les auteurs sacrés qu’il est question du grand serpent de mer. Dans sa cosmographie, Belleforest, commentant un passage de Pline, rapporte qu’un serpent gigantesque, couvert d’écailles et d’une agilité extrême, se jetait sur les barques et sur les petits navires qu’il renversait et mettait en pièces. Il était très friand d’hommes et fouettait les petites nacelles de sa queue tortueuse, pour les briser et engloutir plus facilement et un à un les nautoniers. Il avait une tête de chien-loup avec de petites oreilles penchées en arrière ; sa langue était un dard fort pointu, comme les harpons de pêche. Avec une naïveté incroyable, Belleforest affirme, le plus sérieusement du monde, que lorsqu’une nef était trop grande pour qu’il pût la briser et faire sa proie des hommes qui la montaient, il traînait aisément cette nef jusqu’au rivage, en la poussant devant lui, quelle que fût d’ailleurs la direction du vent. Là, il attendait patiemment que, pressés par les privations et par l’espoir de s’échapper, les marins s’aventurassent sur le pont ou essayassent de gagner la terre ; alors il les croquait à belles dents.

Pline et Maxime Valens, qui ont donné le texte dans lequel Belleforest a puisé un si merveilleux récit, parlaient d’un serpent amphibie qui naît sur le rivage et ne se rend à l’eau que lorsque un grand développement de croissance rend ses mouvements difficiles autre part que dans la mer.

La Norwége a une foi inébranlable dans l’existence du grand serpent de mer, et elle lui donne les mers du nord pour demeure. Pontoppidan, évêque de Bergen, dit que l’on y croit si fortement à la réalité de ce reptile monstrueux, que toutes les fois que dans le manoir de Norland il s’avisait d’en parler dubitativement, il faisait sourire comme s’il eût douté de l’existence de l’anguille ou de tout autre poisson vulgaire. Le nom de ce serpent marin dans ces régions, est le Kraken ; on le désigne encore sous celui de Soe-trolden (fléau de la mer).

« Les pêcheurs norwégiens, raconte Pontoppidan, affirment tous, et sans la moindre contradiction dans leurs récits, que lorsqu’ils poussent au large à plusieurs milles, particulièrement pendant les jours les plus chauds de l’année, la mer semble tout à coup diminuer sous leurs barques, et s’ils jettent la sonde, au lieu de trouver quatre-vingts ou cent brasses de profondeur, il arrive souvent qu’ils en trouvent à peine trente : c’est un Kraken qui s’interpose entre les bas-fonds et l’onde supérieure. Accoutumés à ce phénomène, les pêcheurs disposent leurs lignes, certains que là abonde le poisson, surtout la morue et la lingue, et ils les retirent richement chargées ; mais si la profondeur de l’eau va toujours diminuant, et si ce bas-fond accidentel et mobile remonte, les pécheurs n’ont pas de temps à perdre : c’est le Kraken qui se réveille, qui se meut, qui vient respirer l’air et étendre ses larges bras au soleil. Les pêcheurs font alors force de rames, et quand à une distance raisonnable ils peuvent enfin se reposer avec sécurité, ils voient en effet le monstre qui couvre un espace d’un mille et demi de la partie supérieure de son dos. Les poissons surpris par son ascension, sautillent un moment dans les creux humides formés par les protubérances inégales de son enveloppe extérieure ; puis, de cette masse flottante, sortent des espèces de pointes ou de cornes luisantes qui se déploient et se dressent semblables à des mâts armés de leurs vergues. Ce sont les bras du Kraken, et telle est leur vigueur, que s’ils saisissaient les cordages d’un vaisseau de ligne, ils le feraient infailliblement sombrer. Après être resté quelque temps sur les flots, le Kraken redescend avec la même lenteur, et le danger n’est guère moindre pour le navire qui serait à sa portée, car en s’affaissant, il déplace un tel volume d’eau qu’il occasionne des tourbillons et des courants aussi terribles que ceux de la fameuse rivière Male. »

Telle est en Norwége la croyance populaire à propos du Kraken ou serpent de mer. Les anciens écrivains scandinaves, de leur côté, lui attribuent 200 mètres de longueur avec une tête qui ressemble beaucoup à celle du cheval, des yeux noirs avec une espèce de crinière blanche. Suivant eux, on ne le rencontre que dans l’Océan, où il se dresse tout à coup comme un mât de vaisseau de ligne et pousse des sifflements qui effraient comme le bruit d’une tempête.

Les poètes Norwégiens comparent la marche du serpent de mer au vol d’une flèche rapide. Lorsque les pêcheurs l’aperçoivent, ils rament dans la direction du soleil, le monstre ne pouvant les voir lorsque sa tête est tournée vers cet astre. On dit qu’il se jette quelquefois en cercle autour d’une barque et que l’équipage se trouve ainsi enveloppé de tous côtés.

Pour en finir avec les documents qui ne méritent aucune confiance, passons à des faits qui, pour mériter plus de considération, n’ont pas cependant une autorité capable d’établir par eux-mêmes l’existence du grand serpent de mer.

On lit, dans la relation du second voyage de Paul Egède au Groenland, que les marins aperçurent au mois de juillet un monstre s’élevant assez haut au-dessus de la surface de la mer pour que sa tête atteignît la moitié de l’élévation du mât. Cette tête était pointue, et ce qui n’avait point encore été dit pour aucune sorte de serpent de mer, celui-ci rejetait l’eau par un évent dont l’orifice était placé au sommet de la tête. Il n’avait point de nageoires mais bien d’immenses oreilles qu’il agitait comme des ailes pour maintenir hors de l’eau la partie supérieure de son corps. Lorsqu’il retomba dans l’eau, il s’y jeta en arrière en faisant une sorte de culbute qui montra alternativement chaque partie de son corps couvert de larges écailles.

Dans le serpent de mer à évent sur la tête, décrit par Paul Egède, on croit retrouver la trace de la légende de la grande baleine blanche des côtes du Groenland, appelée Moby Dick, qui a été chassée pendant plus de deux siècles par les baleiniers écossais et qui est devenue pour eux l’épouvantail des mers glaciales, Moby Dick est vue, dit-on, de temps en temps ; et l’on raconte (sans doute aux petits enfants) qu’elle est tellement vieille que son corps est couvert de végétation, de mousses marines et d’algues vertes, au milieu desquelles s’attachent, comme sur un rocher, des multitudes de polypiers et de coquillages.

Une autre fois un monstre marin vint s’échouer et mourir sur une plage des îles Orcades ; on raconte qu’il avait quatre-vingt pieds de long et quatorze de circonférence, qu’il portait une crinière longue et hérissée, laquelle devenait lumineuse dans l’obscurité et se ternissait au grand jour. Malgré ce qu’il y a de fantastique dans cette description, on dit que la véracité en est attestée par des procès-verbaux dressés devant les autorités locales ; on prétend même que sir Everard Home, naturaliste écossais, proposa de classer ce monstre parmi les poissons de l’espèce des Squalus maximus.

II. - Histoire véridique du grand serpent de mer.

Le merveilleux qui, dans tous les récits qui précèdent, se mêle sans cesse aux descriptions, empêche d’y ajouter foi, et nul n’en peut conclure que le serpent de mer existe véritablement. Cependant, dans plusieurs pays maritimes, comme l’Angleterre et surtout les États-Unis, le grand reptile marin est fort populaire. La société Linnéenne de cette dernière contrée a rédigé un rapport authentique par lequel il est constaté que plusieurs fois déjà on avait vu dans la baie de Glocester un animal prodigieux qui se présenta de nouveau en août 1817, à trente milles environ de Boston et put être examiné par quelques hommes instruits prévenus de son retour.

L’ensemble du monstre offrait la forme et les contours d’un serpent ; son agilité était extrême. Lorsque le temps était calme et le soleil chaud, il se tenait à la surface, plongeant alternativement dans l’eau et dans l’air chaque partie de son corps roulé en anneaux.

Les archives de Plymouth conservent un long procès-verbal des dépositions faites par une multitude d’hommes de mer qui tous constatent la présence du mystérieux animal dans les eaux de l’Océan. Un fait remarquable, c’est que tous ces témoignages qui ne diffèrent que par de légères dissemblances dans les détails, sont d’une parfaite conformité quant à la forme générale et aux dimensions énormes du serpent.

Un pêcheur atteste par serment avoir vu un étrange animal ayant la forme d’un serpent et des proportions extraordinaires ; il semblait de couleur brune, tantôt restant tranquille à fleur d’eau, tantôt nageant avec une vitesse incroyable.

Un autre témoin affirme avoir fait la même observation dans le même lieu ; seulement il désigne la tête comme semblable à celle du serpent à sonnettes.

Un marin a vu le monstre ouvrir la gueule, qui lui a paru semblable à celle d’un serpent de terre.

D’autres témoins font des dépositions analogues en présentant des détails qui paraissent fort naturels ; ainsi, un matelot tira un coup de fusil à l’instant ou le monstre, peu éloigné de sa barque, semblait avoir plongé pour l’éviter ; mais il remit sa tête hors de l’eau à une faible distance, aussitôt que l’explosion de l’arme à feu eut retenti. Tous les marins sentirent ensuite le froissement d’un corps raboteux qui passait sous la barque, et peu d’instants après, ils virent en effet la queue du serpent qui ballait la surface de l’eau en les éclaboussant.

L’United service journal insérait en août 1819 une lettre dans laquelle un témoin oculaire racontait une apparition du serpent de mer sur la plage de Nahant : « J’avais avec moi, dit ce témoin, une excellente lunette. En arrivant sur la plage, je trouvai beaucoup de gens amassés, et bientôt après nous vîmes paraître, à quelque distance du rivage, un animal dont la tête s’élevait à trois pieds environ de sa surface, et dont le corps formait une série de courbes noirâtres dont je pus compter jusqu’à treize ; d’autres personnes comptèrent quinze de ces inflexions. Le monstre passa trois fois avec une vitesse modérée, traversant la baie dont l’eau écumait sous sa pression. Nous pûmes facilement estimer que sa longueur ne devait guère s’écarter de cinquante à soixante pieds … Ce que je puis affirmer, sans oser dire quel animal et à quelle espèce appartient celui que je viens de voir, c’est que ce ne peut être ni une baleine, ni un cachalot, ni aucun fort souffleur ou tout autre volumineux cétacé. Aucun de ces gigantesques animaux n’a le dos ondoyant comme celui-ci… »

Peu de temps après, les autorités du comté d’Essex, État de Massachusetts, recevaient le procès-verbal, en bonne forme, que voici ;

« Je soussigné, Gresham Bennelt, contre-maître, déclare que, le 6 juin, à sept heures du matin, naviguant à bord du sloop la Concorde, dans son passage de New-York à Salem, le bâtiment étant à environ quinze milles de Race-Point, en vue du cap Saint-Anne, j’entendis le pilote faire un cri et m’appeler, disant qu’il y avait quelque chose près du vaisseau qui méritait d’être vu. Je fus immédiatement de ce côté du navire, et je vis un serpent d’une grosseur énorme qui flottait sur l’eau ; sa tête était environ à sept pieds au-dessus de la surface de la mer, le temps était clair et la mer calme. La couleur de l’animal, dans toutes ses parties visibles, était noire, et la peau paraissait unie et sans écaille ; sa tête avait la longueur de celle d’un cheval, mais c’était parfaitement une tête de serpent. Il portait au haut une surface aplatie ; on ne distinguait pas ses yeux. Je le vis clairement pendant sept à huit minutes ; il nageait dans la même direction que le sloop et allait presque aussi vite. Le dos était composé de bosses ou d’anneaux de la grosseur d’un gros baril, avec une interstice d’environ trois pieds ; ces anneaux paraissaient fixes et ressemblaient à un cordon de tonneaux liés ensemble ; la queue était sous l’eau. La partie que j’ai bien vue de l’animal est d’environ cinquante pieds de longueur ; le mouvement des anneaux paraissait ondulatoire… »

Depuis lors, il n’y eut pas d’années où la présence du serpent de mer ne fût signalée sur quelque point de l’Océan, et chaque récit de sa nouvelle apparition était reçu avec une nouvelle incrédulité ; c’était an point qu’il n’y avait que les marins qui l’avaient vu de leurs propres yeux qui crussent encore à sa réalité.

Mais voici que d’après le récit qu’il vient de faire d’une apparition du monstre mystérieux, à dix milles à l’est de Sainte-Hélène, le 12 décembre dernier, M. Harrington, capitaine du Castillan et marin du plus grand mérite, a eu le privilège de rappeler l’attention sur une question qu’on croyait depuis longtemps usée et tuée par le ridicule. Au moment où nous sommes, on se passionne à Londres pour ou contre le serpent de mer. On ne nie plus qu’il y ait une cause donnant lieu au phénomène de ces singulières apparitions ; mais tandis que les uns soutiennent que cette cause est de nature animale, d’autres, au contraire, la font végétale.

Suivant M. Harrington, le serpent avait la tête en forme de tonneau dont la circonférence serait de huit à neuf pieds à la partie la plus forte. Sur le sommet de cette tête se dressait une espèce de crête en peau ridée. La mer était toute trouble et décolorée à plus de cent pieds autour de l’animal, de sorte que la première impression du capitaine Harrington fut que son navire se trouvait envahi par ce que l’on appelle en termes de marine les eaux brisées, produites par quelque travail volcanique ; mais un examen plus exact le convainquit bientôt qu’il avait devant les yeux un monstre vivant de longueur extraordinaire qui paraissait se diriger lentement vers la terre. Le vaisseau allait avec trop de rapidité dans ce moment pour que l’on pût s’assurer de la longueur de l’animal ; mais d’après le calcul, tel qu’on put le faire, il paraissait avoir plus de 200 pieds de long. Le capitaine Harrington ajoute : « Je suis convaincu que l’animal est de l’espèce des serpents ; il était de couleur sombre et couvert de taches blanches. » Ce récit est tiré du journal officiel du capitaine, attesté par le premier et le second officier de son vaisseau, et inséré parmi les faits journaliers qui arrivaient à son bord.

Le récit du capitaine Harrington est clair et précis ; il écrit hardiment à l’amirauté que, comme marin, il ne peut se tromper et qu’il serait aussi capable de prendre une anguille pour une baleine que de prendre des algues ou toute autre production marine pour un animal vivant. « S’il avait été éloigné, dit-il dans son rapport, j’aurais cru me tromper, mais je l’ai vu passer à vingt mètres de mon navire. Vingt personnes l’ont vu aussi bien que moi et mes deux officiers, et je puis vous affirmer que je l’ai vu aussi distinctement que je vois dans ce moment le bec de gaz à la lueur duquel je vous en écris la description. »

Le serpent de mer, qui a toujours été regardé comme une plaisanterie, devient dès ce moment un sujet d’enquête sérieuse ; et nomme le capitaine Harrington demande cette enquête, il est probable que l’amirauté trouve ce sujet digne d’occuper les hommes de science attachés à son service, malgré les discussions contradictoires qui s’élèvent de toutes parts.

Au premier rang des contradicteurs se trouve M. Frédérick Smith, qui se pose comme « témoin oculaire » de la non-existence du serpent. Étant à bord du vaisseau appartenant à son père, le Péking, près de Moulmein, au mois de décembre 1848, par un temps calme, il vit à un demi-mille de distance « quelque chose d’extraordinaire » qui se balançait sur les vagues et qui paraissait être un animal d’une longueur démesurée.

« Avec nos longues vues, dit-il, du Péking nous pouvions parfaitement distinguer une tête énorme et un cou d’épaisseur monstrueuse, recouvert d’une crinière qui paraissait et disparaissait tour à tour. Cette apparition fut également vue de tout l’équipage, et tout le monde s’accorda à dire que ce devait être le grand serpent. Je pris la résolution de faire plus ample connaissance, et à l’instant même je fis descendre un bateau avec un officier et quatre hommes à bord munis de quelques armes et de quelques brassées de cordage. Je les guettai attentivement, et le monstre ne semblait point s’inquiéter de leur approche. Enfin, ils arrivèrent tout près de la tête. Ils me paraissaient hésiter, puis je les vis s’occuper à dérouler la corde qu’ils avaient apportée, pendant que le monstre continuait toujours à hocher la tête et à déployer sa longueur énorme. Tout à coup le bateau fit le mouvement de se diriger vers le vaisseau suivi par le monstre redoutable. Dans moins d’une demi-heure il fut hissé à bord. Le corps paraissait posséder assez de souplesse tant qu’il était suspendu, mais il était couvert de parasites marins de toute espèce, à tel point que ce ne fut qu’au bout d’un certain temps que nous parvînmes à découvrir que cet animal effrayant n’était autre chose qu’une algue monstrueuse, ayant plus de vingt pieds de long et quatre pieds de diamètre, dont la racine figurait de loin la tête, tandis que le mouvement que lui donnaient les flots la faisait paraître vivante.

« Dans quelques jours cette algue curieuse, se desséchant, répandit une odeur tellement infecte à bord, que je fus obligé de la faire jeter à la mer. Aussitôt mon arrivée à Londres, le Dædalus rapporta la rencontre du grand serpent à peu près dans la même latitude, et je ne pus douter que ce ne fussent les épaves de la même algue dont je viens de rapporter l’histoire. Toutefois, cette illusion est tellement justifiée par l’apparence de cet objet, que s’il m’eût été impossible dans ce moment d’envoyer le bateau comme je l’ai fait, je serais toute ma vie demeuré sous l’impression du grand serpent de mer. »

Tels sont les deux récits qui remplissent dans ce moment Londres de discussions. En général, on choisit celui qui convient le mieux à la richesse exubérante ou à l’absence totale d’imagination. La plupart des hommes scientifiques penchent pour le témoignage du Péking, tandis que la société, toujours avide d’émotions, prend fait à cause pour le Castillan. Tous les marins sans exception se rangent du côté du capitaine Harrington ; tous croient au grand serpent, et ceux qui ne l’ont point encore vu ne désespèrent pas de le voir un jour.

Lecouturier

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