L’expédition scientifique du « Travailleur » pour l’étude des fonds de la mer

Gaston Tissandier, La Nature N°375 - 7 août 1880
Samedi 17 février 2018

Au moment où nous terminons l’article qui précède, nous recevons des nouvelles de l’aviso à vapeur le Travailleur, à bord duquel nous avons dit que s’était embarquée une Commission scientifique, ayant pour président M. Milne-Edwards, l’illustre naturaliste, et pour membres MM. Alphonse Milne-Edwards, Vaillant, Marion, Fischer, de Folin, auxquels se sont joints comme invités pal’ le gouvernement français MM. Gwyn Jeffreys et Norman [1]. Ces nouvelles nous sont adressées de Saint-Sébastien. Elles nous apprennent que le 17 juillet un premier coup de sonde a été donné en mer, non loin de Bayonne, avec une sonde à fil d’acier, et qu’un crustacé fort intéressant a été recueilli à 429 mètres.

Un peu plus loin la drague, traînée à 1200 mètres, puis à 600 mètres, est revenue parfaitement et contenant, nous dit notre correspondant, des choses fort remarquables.

Une autre lettre, reçue de Santander, nous annonce le succès complet de l’expédition, Les naturalistes à bord du Travailleur n’auront peut-être pas moins de 500 espèces à enregistrer, presque toutes nouvelles pour la faune du golfe de Gascogne et dont un certain nombre sont nouvelles pour la science. La sonde n’a parfois trouvé le fond qu’à 2700 mètres, ramenant de remarquables animaux. Le dragage a souvent duré de deux heures et demie à trois heures, ce qui constitue un progrès dans ce genre d’opération. La Commission scientifique a exécuté en outre quarante sondages indépendants des dragages. L’expédition a dû revenir à Bayonne à la fin de juillet, après de nouvelles et non moins heureuses explorations.

Gaston Tissandier

[1Voy. la Nature, n° 373 du 24 juillet 1880.

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