Le « Temps » apprend du Caire que le Dr Schweinfurth vient de rentrer de son intéressante exploration botanique dans le Yémen, après avoir visité la région comprise entre Hodeidah,son point de débarquement, et Menakthah, et notamment le djebel Schibam, dans le haut massif du Harâz, dont l’altitude atteint jusqu’à 2,800 mètres. Les résultats obtenus, m’apprend M. Deflers, le botaniste français qui, on s’en souvient, a précédé le savant allemand dans le Yémen, . sont remarquables. Le
Dr Schweinfurth ne rapporte pas moins de 8,000 échantillons de plantes appartenant à 600 espèces et qu’il distribuera généreusement aux principaux musées d’Europe, et notamment une collection de pieds vivants de plantes charnues (crassulacées, euphorbiacées cactiformes, etc.) et d’arbres à myrrhe (balsamodendrons), une collection de graines de plantes rares ou nouvelles qui n’avaient jamais été cultivées dans les jardins botaniques d’Europe. Ce savant a fait, en outre, d’importantes études géographiques - contribution infiniment précieuse pour une région encore mal étudiée.M. Schweinfurth n’a jamais eu qu’à se louer de la complaisance et des bons procédés des autorités ottomanes. Il est faux, comme l’a annoncé dans la Wéserzeitung l’explorateur autrichien Glaser, que le vali ait empêché l’éminent botaniste de s’avancer au delà de Menakthah.