Arbres remarquables : Baobab et oliviers géants

J. Lebois, La Nature N°1467 - 6 juillet 1901
Vendredi 8 mai 2009 — Dernier ajout samedi 15 janvier 2011

Nous avons déjà fait connaître un certain nombre d’arbres qui se distinguent par leurs grandes dimensions et par leur âge avancé. Nous en mentionnerons aujourd’hui deux autres, sur lesquels nous avons reçu des renseignements intéressants.

M. Ficatier nous a envoyé la photographie reproduite dans la figure 1 et qui représente un des plus gros baobabs, peut-être le plus gros du Sénégal. Il se trouve à côté de la carrière de Ouakam, près Dakar, exploitée par M. Hersent pour la construction des digues du port de Dakar. Il mesure 25 mètres de circonférence à la base.

Le baobab (Adansonia baobab) est un arbre énorme qui rend d’immenses services aux indigènes ; il est très abondant dans le bas Sénégal.

Fig. 1 : Baobab près de Dakar

La farine du fruit, appelé « pain de singe », sert à cailler le lait ; dans la rougeole et la petite vérole, on la fait délayer dans de l’eau de manière à en former un liquide épais, et on met de ce liquide dans les yeux des malades 3 fois par jour. Contre la dysenterie, on la fait délaver dans l’eau que l’on boit ; on l’utilise de même dans la petite vérole. Quand on sevre les enfants, on en met dans leur lait avec du sucre et du miel.

Les feuilles se récoltent en janvier et février ; séchées et pulvérisées, elles assaisonnent le couscous. Elles sont pectorales et émollientes. Elles diminuent la transpiration et préviennent les maladies transpiratoires. On obtient une tisane calmante en les faisant bouillir dans l’eau. Cette tisane sert encore contre la dysenterie. La décoction de ces feuilles est employée en bains de siège contre la dysenterie. Elle sert aussi à laver les yeux et les oreilles malades et les plaies, et à faire mûrir les tumeurs. Les cataplasmes faits avec ces feuilles apaisent les coliques. L’écorce fournit des liens et des cordes assez solides. L’écorce sert à faire du papier. La gomme de l’arbre est un excellent détersif pour nettoyer les plaies. Le suc ou latex de l’arbre calme les maux de dents. Les graines grillées et pulvérisées combattent les maux de gencives chez les enfants. On les mange en temps de famine. La coque du fruit sert à donner de la force au tabac à priser. Avec la poussière extérieure de la coque, on saupoudre les plaies purulentes pour les cautériser. On mange parfois la racine du jeune baobab ; enfin la décoction du petit baobab auquel on a enlevé l’écorce sert comme remède pour les yeux.

M. A. Gobin, à Lyon, nous a fait parvenir les photographies de deux oliviers dont les dimensions sont peu ordinaires. Ils sont situés sur le territoire de Menton, quartier Saint-Joseph, dans un terrain compris entré le chemin de fer et le chemin qui va au Cap Martin en passant devant la caserne des chasseurs alpins.

Fig. 2 : Olivier géant près de Menton

Un des oliviers (fig. 2) a un tronc qui mesure 4,06m de diamètre à la base près du sol ; il n’est pas cylindrique, mais il présente plusieurs grosses côtes ou nervures et paraît aplati. Le deuxième olivier a un tronc plus cylindrique, il a 5,15m de diamètre à la base ; sa ramure est très belle, Ces arbres ont certainement plusieurs siècles d’existence et sont encore très vigoureux.

M.Gobin ajoute qu’il existait autrefois à Monte-Carlo, boulevard des Moulins, un olivier dont la ramure était si développée qu’on avait pu installer deux étages de plate-formes garnies de tables où les clients d’une buvette tenue par le propriétaire venaient prendre leurs consommations. Le tout était desservi par un escalier central en bois rustique. Des plantes grimpantes enlaçaient les branches inférieures et l’ensemble présentait un aspect original et très pittoresque.

J. LEBOIS.

Voy. N° 1312, du 23 juillet 1898, p. 128.

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