L’expérience que représente notre première gravure (fig. 1) et qui consiste à placet’ un objet sur trois bâtons posés de telle sorte qu’ils aient chacun une extrémité en l’air au-dessus d’une surface plane sur laquelle s’appuie leurs autres extrémités, est extrêmement ancienne ; elle est indiquée dans des livres de Récréations scientifiques du seizième siècle. Ozanam, dans ses Récréations mathématiques et physiques, la décrit de la manière suivante : « Disposer trois bâtons sur un plan horizontal, en sorte que chacun s’appuie sur ce plan par l’une de ses extrémités, et que l’autre extrémité demeure élevée en l’air. « Pour faire que trois bâtons où trois couteaux se soutiennent les uns les autres élevés en l’air, lorsqu’ils sont appuyés chacun par un de leurs bouts sur une table, quand même ils seraient chargés d’un poids, sans que jamais ils puissent tomber ; inclinez sur cette table l’un des trois bâtons, en sorte que s’appuyant sur la table par son extrémité, l’autre extrémité soit élevée en l’air. Mettez en travers au-dessus de ce bâton, l’un des deux autres bâtons élevé pareillement en l’air par son extrémité, et portant sur la table par son autre extrémité. Enfin disposez comme un triangle le troisième bâton en sorte que s’appuyant sur la table par l’une des extrémités, il passe au-dessous du premier, et pose sur le second. Alors ces trois bâtons se croisant de la sorte, se soutiendront mutuellement et ne pourront tomber en les chargeant de quelques poids, à moins qu’ils ne se plient ou ne se rompent par la trop grande pesanteur du poids, qui étant médiocre, servira plutôt à les affermir, et à les maintenir ainsi élevés en l’air par un de leurs bouts, qu’à les faire tomber ».
L’expérience s’exécute facilement, comme nous le figurons ci-dessus, avec trois règles de bois au-dessus desquelles on pose un verre à boire ou tout autre objet. Un de nos jeunes lecteurs nous a indiqué une variante de cette expérience curieuse ; elle consiste à poser trois couteaux sur trois verres, comme le représente la figure 2. Non seulement en disposant convenablement les couteaux, lames contre lames, ils se soutiennent mutuellement, mais on peut y poser un objet assez lourd tel qu’une carafe remplie d’eau, sans que l’équilibre du fragile édifice soit en aucune façon rompu. Ces expériences peuvent être variées de mille manières différentes, et faites avec .des objets très variés.