Les expériences qui mettent en évidence la répulsion des corps possédant des charges de même signe sont nombreuses et bien connues : feuilles d’or de l’électroscope, répulsion des balles de sureau, expériences de l’hérissé et de la bulle de savon, etc., mais aucune d’elles n’est aussi belle et aussi frappante que celle que nous fait connaître le Scientific American et que représente la figure ci-dessus. Elle a été réalisée en grand dans les bureaux de notre confrère américain, par M. C. Voorhis, de la National Suspender Company, fabrique de caoutchouc de New-York. Le matériel nécessaire se compose de bandes de caoutchouc d’une longueur quelconque qui, réunies en faisceau et suspendues, forment le corps électrisé, et d’un vulgaire plumeau qui sert à produire l’électrisation.
Dans l’expérience représentée ci-contre, les bandes de caoutchouc ont 5 mètres de longueur et 40 millimètres carrés environ de section. II suffit de les frotter avec un plumeau pour les électriser, les rendre de plus en plus divergentes et les amener à un état tel qu’on ne puisse s’en approcher sans qu’elles vous enveloppent entièrement comme sous une vaste cage.
En attachant les lanières de caoutchouc en haut et en bas, elles se repoussent vers le milieu lorsqu’on les électrise et prennent une forme plus ou moins sphérique.
Lorsque le caoutchouc est électrisé et que le temps est sec, la charge se conserve pendant plusieurs heures. II suffit, pour décharger les lanières, de les mettre en communication avec le sol en les prenant à la main que l’on fait glisser de haut en bas.
C’est là une expérience simple, facile à répéter sur une petite échelle, avec des élastiques plus courts, et qui met en évidence le phénomène de la répulsion électrique de la manière la plus brillante et la plus frappante.
On voit, à droite de notre gravure, une jeune fille qui produit elle-même le phénomène avec des lanières de caoutchouc d’une petite longueur ; l’expérience faite sous cette forme rentre bien dans le cadre de la Physique sans appareils.