Parmi les espèces de Mélilots, il en est deux qu’on trouve dans les officines des pharmaciens, ce sont : le Mélilot officinal (Melilotus officinalis Lam.) et le grand Mélilot (Melilotus macrorhiza Pers.) Légumineuses. Bien que jouissant tous les deux des mêmes propriétés, il faut, pour le Jardin familial, donner la préférence au premier.
Habitat. — Il est très répandu dans les prés, les bois, les moissons, les lieux incultes et humides et sur les coteaux calcaires.
Description sommaire. — Plante herbacée, bisannuelle, -à tiges droites hautes de 0m. 30 à 1 m. 50. Feuilles alternes, trifoliolées, pétiolées, ressemblant à celles de la luzerne. Fleurs (juin-juillet) jaunes, parfois blanches, disposées en grappes axillaires, grêles et allongées, très odoriférantes. Fruit (gousse indéhiscente) ovoïde, renfermant une ou deux graines.
Culture. — Le mélilot préfère un sol argilo-siliceux, bien qu’il demande un peu de calcaire, mais il vient bien, cependant, dans les terrains humides et sur les coteaux calcaires. On le multiplie par semis au printemps ou à la fin de l’été, dans un terrain bien fumé, en lignes espacées de 0m. 20 à 0m. 40, en ayant soin d’enterrer peu les graines. Comme elles germent assez difficilement quand elles n’ont pas absorbé suffisamment d’eau, il est indiqué de les laisser d’abord tremper 8 à 10 heures, puis de séparer par un criblage celles qui ne se sont pas gonflées (A. R. et D. B.). On donne en cours de végétation des binages et des sarclages.
Récolte et séchage. — On l’effectue aux mois de juin et de juillet, pour la plante entière au début de la floraison et vers le milieu pour les sommités fleuries qui constituent alors le mélilot mondé. Le séchage se fait à l’ombre dans un grenier ou un hangar bien aéré, après avoir enveloppé les sommités dans des cornets de papier pour conserver aux fleurs leur coloration jaune et empêcher les feuilles de se séparer aussi facilement. Par la dessiccation, elles contractent une odeur forte et suave qu’elles doivent à la coumarine, odeur qui ressemble à celle de la fève tonka, de la flouve odorante, de l’aspérule odorante, etc.
Composition chimique. — Les sommités fleuries renferment de la coumarine, et c’est ce principe qui les fait utiliser en parfumerie dans la préparation des extraits de o foin coupé ». Les maîtresses de maison seront bien inspirées en leur accordant une bonne place dans leur armoire à linge. Propriétés thérapeutiques. — Elles passent pour antispasmodiques, carminatives, émollientes et résolutives.
Préparations pharmaceutiques. — On les emploie, à l’intérieur en infusé, 10 à 20 gr. par litre en lavement ; à l’extérieur, on recourt à l’eau distillée en collyres et lotions. L’infusion de 10 gr. de sommités fleuries est toujours recommandée pour le traitement des maladies des yeux : conjonctivites, ophtalmies, etc.
Observations commerciales. — La vente à l’herboristerie et à la parfumerie est bonne. Les sommités fleuries ont été payées : en bouquet 0 fr. 75 à 1 fr. le kilogramme, et coupées 1 fr. à 1 fr. 20.