Dans une circulaire récente adressée à tous les préfets, M. le Ministre de l’Intérieur vient de recommander l’usage d’une boîte pharmaceutique de secours dans toutes les communes où il n’existe pas de pharmaciens. Cette boite de secours est destinée à mettre à la disposition des habitants et des médecins qui se trouveraient pris au dépourvu, un dépôt de médicaments d’usage le plus commun. Elle se compose de deux compartiments : l’un, réservé exclusivement au médecin, renferme 125 g de solution caustique d’acide phénique au 1/10, d’ammoniaque liquide, de chloroforme pur, d’éther sulfurique à 62°, d’extrait de saturne, de laudanum de Sydenham, de perchlorure de fer à 20°, de teinture de quinquina ; calomel, 10 paquets de 50 cg ; émétique, 10 paquets de 10 cg ; ipéca, 10 paquets de 50 cg ; kermès, 10 paquets de 25 cg ; sulfate de quinine, flacon de 50 g ; nitrate d’argent ; une sonde.
Le second compartiment renferme des objets laissés à la disposition du public, c’est-à-dire 250 g d’alcool camphré, 125 g de collodion médicinal, 250 g de glycérine pure, 500 g de sulfate de soude, 125 g de sous-nitrate de bismuth, 250 g d’alcool à brûler pour lampes, 12 aiguilles à suture assorties, amadou, attelles assorties, 100 mètres de bandes assorties, 2 kg de compresses assorties, ciseaux, épingles, fil et cire, lampe à alcool, mortier et pilon, 2 pinceaux, porte-nitrate garni de nitrate d’argent, sinapisme façon Rigollot, un rouleau de sparadrap diachylon, trébuchet et ses poids, verre gradué pour les liquides, 5 ventouses en caoutchouc, 2 cautères, garrot, ouate en grande quantité, éponges dans un flacon.
La composition de ces boites est la meilleure démonstration de leur utilité ; nous ajouterons qu’elles doivent être placées en mains sûres, chez l’instituteur de la commune, par exemple, et que pour ne pas contrevenir aux lois qui régissent l’exercice de la pharmacie, l’usage des objets qu’elle contient doit être absolument gratuit. C’est la porte fermée aux abus qu’aurait pu amener l’usage de ces boites de secours.
La circulaire ministérielle que nous venons de signaler n’est que l’extension de l’usage des pharmacies portatives connues depuis longtemps des personnes qui voyagent ou habitent à la campagne dans des endroits plus ou moins isolés. Ces pharmacies portatives, que l’on peut se procurer chez tous les pharmaciens, sont de grandeur variable suivant l’importance qu’on veut leur donner ; elles sont toujours accompagnées d’une instruction très précise ; nous en donnerons une idée aux lecteurs en décrivant les deux modèles extrêmes construits par M. E. Conor.
Le premier et plus petit modèle, très recherché du public pour sa commodité et son élégance, renferme 6 flacons soigneusement bouchés et étiquetés, 1 porte-nitrate, 1 paire de ciseaux, 1 lancette, 1 pince à échardes, 1 bande de linge avec de la charpie-tissu, 1 pièce de baudruche adhésive, des rondelles pour cors, du fil et des épingles.
Le plus grand modèle se compose d’une boite élégante en acajou massif, à portes et à développements à charnières, fermant à clef, avec double serrure, case à linge et charpie sous les flacons, tiroir à compartiments contenant une série de flacons étiquetés, avec capuchons en gomme et destinés à contenir les principaux médicaments liquides ou en poudre.
La boite renferme en outre les objets contenus dans la boite précédente et, de plus, 8 boîtes carrées, étiquetées pour médicaments divers, 2 étuis pour sparadrap, baudruche, thapsia, 2 étuis pour sinapismes et cataplasmes, 1 bistouri, 1 lampe à alcool avec réchaud, 1 verre dosimétrique, 1 compte-gouttes, 1 spatule à grains en os, de la charpie, des bandes, des compresses, de l’ouate, de l’amadou. Quant aux médicaments à mettre dans les flacons, ce sont, parmi les plus importants, ceux dont nous avons donné plus haut le détail à propos des boîtes de secours.
Dr Z