La conductibilité des métaux pour la chaleur

La Nature N°717 — 26 Février 1887
Lundi 26 septembre 2011

Prenez une boule de cuivre de 0,07m à 0,08m de diamètre, telle que celle qui se trouve au bas des rampes d’escalier, enveloppez-la d’une mousseline ou d’une toile de batiste de mouchoir fin [1]. Placez sur cette boule métallique ainsi enveloppée, une braise rouge, ardente (fig. 1), que vous aurez prise dans le feu avec une paire de pincettes ; soufflez sur cette braise pour la rendre incandescente, elle continuera à brûler avec éclat sans que la mousseline ou le mouchoir au-dessus desquels elle aura été posée, ne soient brûlés ni endommagés en aucune façon. C’est que le métal, excellent conducteur de la chaleur, et ayant en même temps une grande capacité calorifique, absorbe toute la chaleur développée par la combustion du charbon, et que le mouchoir n’a presque rien pris de cette chaleur, il reste pendant la durée de l’expérience à une température inférieure à celle où il serait détérioré.

Cette expérience peut être faite d’une manière plus remarquable. On prend un mouchoir de batiste dont on enveloppe un bec de gaz métallique en cuivre. Il est indispensable que le bec soit de métal. On ouvre le robinet, on enflamme le gaz qui brûle au-dessus du mouchoir sans le détériorer (fig. 2). Pour réussir cette expérience, il faut que le mouchoir adhère complètement et sans qu’il fasse de plis sur le bec de métal ; il est utile de le maintenir à l’aide d’un mince fil de cuivre, comme le montre notre figure. Nous recommanderons à nos lecteurs de ne se servir dans ces expériences que de toile de batiste très fine, et hors de service, afin qu’on n’ait pas à regretter d’avoir détérioré un mouchoir neuf, en cas d’insuccès.

Ces expériences, convenablement faites, réussissent parfaitement. Nous les avons exécutées nous-mêmes à plusieurs reprises.

G. T.

[1Une sphère métallique quelconque, boulet de fonte, de fer, etc., peut être employée de la même façon.

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