Le Mas-d’Azil, chef-lieu de canton du département de l’Ariège, n’est pas connu des savants et des touristes seulement par sa célèbre grotte, peut-être unique au monde ; mais il possède aussi sur son territoire plusieurs dolmens, dont le plus beau, le mieux conservé et le plus grandiose, porte le nom de dolmen du Cap del-Pouech. Nous croyons devoir rappeler ce beau monument préhistorique.
Ce dolmen, situé sur un plateau sauvage en forme de cirque, à quelques centaines de mètres de la ville qu’il domine, est formé d’une immense dalle ovale de 12 mètres de circonférence et de 3 mètres de diamètre, qui repose horizontalement, comme sur deux pointes d’aiguille, sur deux autres dalles verticales, à 1,5m environ au-dessus du sol. Une troisième dalle, fermant l’entrée à l’aspect du couchant, ne supporte absolument rien, semble étayer simplement les deux autres. C’est merveilleux d’équilibre !
L’aspect de ce dolmen, si étonnant intact, saisit, émeut comme la vue d’une vivante page d’histoire ancienne, ou plutôt comme l’apparition soudaine d’un témoin d’évènements à jamais ignorés, perdus dans la nuit des temps, et qui ont marqué pourtant les jours heureux ou malheureux de la vie de nos pères.
La gravure ci-dessus, exécutée d’après une photographie, en donne un tableau très exact.
Tous ces dolmens, autels druidiques, d’après certains savants, auraient été, d’après d’autres, élevés par la race appelée préceltique, la première qui habita le pays, et utilisés plus tard par la race celtique, qui les adopta pour les sépultures [1].