L’illustre physicien hollandais, Hendrick-Antoon Lorentz, vient de mourir le 4 février 1928. Il était né à Arnheim le 18 juillet 1853. Pendant de longues années il professa brillamment la physique à l’Université de Leyde et ne quitta ce poste que pour prendre la direction des recherches à l’Institut Teyler de Haarlem.
Ses travaux originaux portent sur. les théories de l’optique et de l’électricité ; dans sa thèse de doctorat, en 1875, il étudie, en partant de la théorie électromagnétique de la lumière de Maxwell, les lois de la réfraction et de la réflexion.
En 1880, il établit une théorie de la propagation des ondes électriques dans un milieu formé de particules discontinues. En 1884, il aborde l’étude des effets du champ magnétique sur la polarisation de la lumière réfléchie et provoque, par ce mémoire, les recherches expérimentales de Zeemann qui aboutirent en 1897 à la découverte du phénomène de Zeemann.
En 1892 et 1895, il publie deux mémoires célèbres, l’un en français : La Théorie électromagnétique de Maxwell et son application aux corps mouvants, l’autre en allemand : Essai d’une théorie des phénomènes électriques et optiques dans les corps en mouvement. Il y démontre notamment que le principe de relativité, valable dans le domaine de la mécanique ordinaire, l’est également dans celui de l’électrodynamique. Ces deux mémoires devaient être le point de départ des théories relativistes au développement desquelles Lorentz, lui-même, prit également en ces dernières années une part importante. H.-A. Lorentz était très connu en France. En 1912 il donna, au Collège de France, des conférences sur les phénomènes de quanta, et (out récemment, à l’occasion du Centenaire de Fresnel, il s’imposa le voyage de Paris pour venir rendre en public un touchant hommage au créateur de l’optique ondulatoire.
Lorentz a formé de nombreux et brillants élèves : la physique hollandaise, qui compte tant de noms illustres, est, grâce à lui, assurée de briller longtemps encore d’un vif éclat.