Le savant zoologiste, dont la science française déplore la perte prématurée, fut un des plus anciens et des plus fidèles collaborateurs de La Nature, C’est en décembre 1877 que parut son premier article dans cette revue, consacré aux Oiseaux de la Chine. Depuis lors, jusqu’à ces dernières semaines où il nous donnait deux études sur des métis de chien et de chacal au Jardin des Plantes et sur les Coendous velus, ces singuliers rongeurs, il nous apporta régulièrement son tribut continu de notes et d’études sur les sujets les plus variés de zoologie et surtout d’ornithologie : anhingas ou oiseaux-serpents, pélicans, coqs phénix du Japon, calaos, coqs de bruyère, Flamants, paradisiers, ménure-lyre, manchots, cacatoès, agamis ou oiseaux-trompettes, aptéryx défilèrent grâce à lui devant les yeux de nos lecteurs et leur ensemble constitue, en même temps qu’une révision du monde des oiseaux, un guide pour leur étude d’après l’animal vivant, car il choisissait pour les décrire des types appartenant à la ménagerie du Jardin des Plantes et dont le public pouvait prendre une idée concrète. À ces articles s’en joignent bien d’autres sur les mammifères, les reptiles, les mollusques, etc.
Né à Montbéliard, patrie de Cuvier et de Duvernoy, le 24 août 1844, Jean-Frédéric-Émile Oustalet accomplit toute sa carrière scientifique au Muséum, où il entra en 1873 comme aide naturaliste ; il y était professeur de mammalogie depuis le 20 aoùt 1900, chargé spécialement de la ménagerie, et sous-directeur à l’École des Hautes-Études lorsque la mort vint le frapper à Saint-Cast (Côtes-du-Nord [1]), le 26 octobre 1905, en pleine activité scientifique.
Les principaux ouvrages de M. Ouslalet sont des Recherches sur les Insectes fossiles, des Publications sur les Oiseaux utiles, des Monographies de Mégapodes, un gros mémoire sur les Oiseaux de la Chine, etc.
Lauréat de l’Institut en 1877, secrétaire de la Commission permanente d’observations ornithologiques, ancien président du Comité ornithologique international. président du Congrès ornithologique de 1900, délégué aux Congrès ornithologiques de Vienne, Budapest, Londres, M. Oustalet était chevalier de la Légion d’honneur et commandeur de divers ordres étrangers.