A. Joly

la Revue Générale des Sciences Pures et Appliquées — 30 décembre 1897
Mardi 29 mars 2011 — Dernier ajout dimanche 20 mars 2011

La Chimie vient de perdre l’un de ses plus dévoués adeptes en la personne de M. Joly, professeur adjoint à la Sorbonne et maitre de conférences à l’École Normale Supérieure. M. Joly a été ravi à la science après quelques jours de maladie. Tous les chimistes ont appris avec tristesse cette fin prématurée du distingué savant, enlevé dans toute la force de l’âge et en pleine activité scientifique.

On doit à A. Joly d’importantes recherches sur le Niobium et le Tantale, dont il a déterminé, avec une remarquable précision, les densités de vapeur, et préparé les chlorures à l’état pur. C’est ce travail, présenté comme thèse à la Faculté des Sciences de Paris, qui lui valut le grade de docteur. Son attention continua, par la suite, de se porter sur les éléments peu communs et un peu négligés des chimistes. Dans cet ordre d’idées, il a poursuivi avec fruit une longue suite d’investigations sur les métaux de la mine de Platine, spécialement sur le Ruthénium et les composés nitrosés de ce dernier corps. Ce travail mérite d’être cité comme un modèle de patience, de finesse et de précision. Il fut bientôt suivi de recherches délicates et habilement conduites sur les acides hypophosphoriques.

Comme professeur, M. Joly laisse le souvenir d’un maître dévoué à ses élèves et dont l’enseignement était particulièrement goûté de ceux qui préfèrent, à l’éclat de la parole et à la séduction des théories nouvelles, l’exposé clair et scrupuleusement exact des faits que révèle l’expérience.

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