Auteur : Éric Karsenti
Titre : Aux sources de la vie
Éditeur : Flammarion (Hors collection - Sciences)
À paraître le 10/10/2018
304 pages - 146 x 223 mm Broché
ISBN : 9782081416970
Prix : 21,90€
Quatrième de couverture :
Mais comment une seule cellule peut-elle engendrer cette merveille de complexité ? Vertigineux, si l’on songe qu’à une autre échelle, cette cellule est le produit de milliards d’années d’évolution, inscrites dans son ADN. Par quel « miracle » la vie est-elle apparue ? Et pourquoi présente-t-elle une diversité aussi exubérante, des éléphants jusqu’aux insectes en passant par les bactéries et autres virus ?
En nous conviant à une odyssée scientifique dont il a été l’un des principaux acteurs, Éric Karsenti dévoile un formidable secret : la vie s’est auto-organisée. Dans la tradition d’un Stephen Jay Gould, il nous conte la façon dont le vivant s’est complexifié, depuis la première cellule jusqu’à la naissance de l’humanité. Une exceptionnelle plongée aux sources de la vie.
Mon avis :Éric Karsenti est biologiste, médaillé d’or du CNRS et membre de l’Académie des Sciences. Il est aussi Fondateur des expéditions Tara et président de la fondation qui y est associée. Et rien que pour ça, ce livre mérite votre attention.
Dans la droite ligne des expéditions du Challenger, du Travailleur ou du Talisman, les expéditions Tara ont été conçues pour découvrir une nouvelle facette de l’écosystème terrestre encore en grande partie inconnu. Après Tara Océans (2009-2013) Tara Pacific s’achève par un retour au port d’attache (Lorient) le 27 octobre de cette année.
Mais ce livre n’est pas un simple compte-rendu de cette expédition qui a duré trois ans. Non. S’il met en lumière des faits nouveaux, c’est aussi un superbe condensé de microbiologie marine, de génétique, etc.
Éric Karsenti distille au fil des pages des notions de bases de biologie, des éléments d’histoire des sciences, quelques rares éléments à caractère autobiographique.
Vous y trouverez aussi de nombreuses illustrations (dont un cahier central couleur) toutes en rapport avec la microbiologie. Sauf une photographie montrant le Tara quittant le port de Lorient en 2009.
En bref : Un livre passionnant et bien écrit à mettre entre toutes les mains.
Extraits :
Le temps,disions-nous… Nous y sommes habitués comme une quatrième dimension, une extension de notre monde en 3d. Terriens, nos montres font un tour de cadran, en 24 heures ; nous ressentons intimement le temps au quotidien, et également au longcours puisque nous vivons notre vie, et mourons… Aucun doute, la flèche du temps s’impose à chacun de nous, intuitivement. Nous en sommes tous prisonniers. En réalité, toute vie est prisonnière du temps puisqu’elle est mouvement, changement, dynamique, interactions, organisation et que celle que nous connaissions aujourd’hui n’est plus celle qui a existé au tout début, il y a presque 4 milliards d’années : la vie s’est complexifiée. De même, la vie fie fait jamais marche arrière, Le temps est irréversible, grande différence avec l’espace. On peut aller du point A au point B, et vice-versa. Le temps, lui, ne se remonte pas. |
J’ai passé quelques années d’errance à chercher comment faire une telle expédition, à trouver un voilier — pour finir une goélette de 36 m, Tara — et des financements, et à chercher un thème moderne qui se rattacherait à Darwin et à. la théorie de l’évolution. Cette phase a représenté un énorme travail. La première version du projet, « Évolution 2009 », n’a jamais abouti. Tout s’est débloqué au printemps 2007, quand j’ai décidé d’élaborer un vrai projet scientifique associé à l’expédition. Avec Christian Sardet, biologiste cellulaire comme moi, j’ai pensé à étudier le plancton, ce monde de nos origines justement composé de virus, de bactéries,… |
Quelques centaines de grammes de cervelle de mouton ou de porc donnent quelques grammes de cette molécule (la tubuline.). Un étudiant américain, Gary Borisy, l’a purifiée pour la première fois en 1967, en utilisant comme « hameçon » un médicament utilisé pour traiter la goutte : la, colchicine. Cette molécule était en effet connue pour « détricoter » (dépolymériser) les microtubules du fuseau mitotique, ce qui suggérait qu’elle pouvait se lier à la molécule qui composait les fibres du fuseau. |