Titre : La vie profonde : Une expédition dans les abysses
Auteur : David Wahl
Éditeur : EDITIONS ARTHAUD
Date de parution : 29/03/2023
176 Pages
Prix : 19 €
ISBN : 9782080294807
Quatrième de couverture :
Trois semaines durant, l’écrivain rédige son journal de bord. Ce rare témoignage - où se rencontrent l’émergé et le submergé mais aussi la poésie et la science - rend compte de l’existence d’un univers des grandes profondeurs encore méconnu, mystérieux, hostile et qui ne cesse d’attiser la curiosité. Avant même d’être totalement explorés, les abysses sont menacés par le risque d’une exploitation humaine. Autant qu’une ode à la beauté sous-marine, c’est un appel à la raison et à la protection de ces écosystèmes que livre David Wahl.
Mon avis : David Wahl n’est pas un scientifique. Et pourtant il se retrouve embarqué à bord Pourquoi pas ? pour une mission d’exploration d’un oasis des abysses. Des fumeurs noirs et leurs colonies de coquillages et crustacés installés par 1700 m de profondeur en plein atlantique. Il y découvre ainsi : la vie en mer, la vie de biologiste marin, la vie d’un technicien chargé de l’entretien et de la manipulation des équipements scientifiques installés sur le site.
Il n’est pas scientifique. Et du coup son discours est à la portée de tous. On en arrive à regretter que son journal ne soit pas plus long.
Après ces trois semaines en mer, il se rend, avec une partie de l’équipe scientifique, en Colombie britannique où le même genre de travail est réalisé sur des écosystèmes sous-marins similaires du Pacifiques nord-est. J’ai trouvé cette partie — plus courte — beaucoup moins intéressante. Avait-il moins de choses à dire ? sans doute.
Je ne lui ferai qu’un seul reproche. Page 146, il écrit : « Mais en 1841, un biologiste, Edward Forbes, assura, un peu rapidement, en sa »théorie azoïque« , qu’en dessous de 248 mètres de profondeur, dans une zone sans lumière, très froide, et pensait-on, agitée d’aucun courant, rien ne pouvait jamais subsister. » Et lignes plus bas : « En 1977, une découverte inattendue … » laissant ainsi entendre qu’il aurait fallu attendre près d’un siècle et demi pour démontrer la fausseté de cette affirmation. Mais quid des travaux de scientifiques des expéditions du Challenger (1878) ou du Talisman (1883) qui ont permis de découvrir des espèces animales par plus de 2000 m de profondeur. Non. Contrairement à ce que pourrait laisser croire ce passage de La vie profonde, il n’aura fallu que moins de quarante ans pour infirmer la théorie de Forbes.
En bref : À part ce reproche, je n’ai trouvé que du positif à ce petit livre. Et s’il n’apprendra rien au spécialiste ou l’amoureux des sciences, il apportera quand ême un moment de lecture bien agréable.