Edouard Hospitalier

J. Laffargue — La Nature N°1764, 16 mars 1907
Vendredi 10 juillet 2009 — Dernier ajout mercredi 3 août 2011

M. E. Hospitalier, ingénieur des arts et manufactures, chevalier de la Légion d’honneur, est décédé à Paris le 9 mars 1907, à la suite d’une broncho-pneumonie, à l’âge de 54 ans.

S’il a été parfois sévère, M. E. Hospitalier a été un électricien de grand mérite, qui a fait justice d’une série d’utopies condamnées le plus souvent à disparaître.

Il débuta à Paris, au moment de l’Exposition d’électricité de 1881 ; et à la suite du premier Congrès international des électriciens. On sait que ce fut dans ce Congrès que les électriciens adoptèrent leur nouveau système d’unités, qu’ils dénommèrent système centimètre-gramme-seconde. La Ville de Paris venait précisément d’ouvrir à cette époque une École de physique et de chimie industrielles, et elle confia à M. Hospitalier la chaire d’électricité. C’est là que nous l’avons connu et apprécié, et que nous avons pu suivre ses bonnes leçons, Il nous apprit aussitôt les nouvelles doctrines électriques, et nous devons à la vérité de reconnaître qu’il le fit toujours en toute loyauté, cherchant le premier à mettre dans son enseignement la précision, la méthode et l’exactitude rigoureuse qu’il a toujours exigées.

Depuis cette époque, on peut dire qu’il a suivi pas à pas l’industrie électrique, et qu’il n’a pas manqué d’en signaler les principaux progrès dans La Nature, Dès 1885, il mentionnait les nouveaux perfectionnements aux accumulateurs électriques, les expériences de transmission de force motrice de M. Marcel Desprez, à la gare du Nord. Il s’intéressa particulièrement aux questions pratiques et qui pouvaient donner aussitôt une solution, En 1884 il ne manqua pas de nous décrire le système

de M. F. Van Rysselberghe, pour la télégraphie et la téléphonie simultanées par les mêmes conducteurs, L’éclairage domestique par piles était dans l’enfance ; c’est à peine s’il en décrivit quelques systèmes en 1884. En 1885 eut lieu, à l’Observatoire de Paris, une Exposition d’électricité où se trouvèrent plusieurs appareils remarquables et notamment l’ensemble d’un appareil téléphonique ; cet appareil fut décrit par M. Hospitalier.

Nous ne pouvons ainsi le suivre dans toute sa carrière ; nous relèverions trop d’applications électriques qu’il a toujours signalées.

Nous mentionnerons cependant, en 1886, l’usine centrale d’électricité de Tours ; en 1887, les expériences de transmission de force motrice de M. Hippolyte Fontaine, la première station centrale d’électricité à Paris ; en 1888, le compteur d’électricité de M. Aron, le générateur à production instantanée de vapeur Serpollet, la distribution d’énergie électrique par le système à 3 fils, à 5 fils ; en 1891, les expériences de Lauffen-Francfort sur la transmission et distribution de l’énergie électrique à grande distance par courants alternatifs polyphasés et ainsi de suite jusqu’aux dernières applications électriques.

M. E, Hospitalier s’est aussi beaucoup occupé d’automobilisme. Il aimait toujours à examiner les appareils pour en signaler les avantages et les inconvénients. Jamais il n’a cessé de donner de bons conseils à tous, dans l’espoir de voir améliorer l’état de choses.

M. E. Hospitalier a été un des ingénieurs électriciens les plus méritants et les plus connus : il a fourni une grande somme de .travail.

Joseph Laffargue

==Ouvrages==

  • La Physique moderne. Les principales applications de l’électricité, 1881
  • Formulaire pratique de l’électricien, 1883
  • La physique moderne : L’électricité dans la maison (Bibliothèque de la nature), 1885
  • Traité élémentaire de l’énergie électrique ; 1890
  • Formulaire de l’électricien et du mécanicien, 1886
  • Les Compteurs d’énergie électrique, 1889
  • Recettes de l’électricien, corrigées et mises en ordre par É. Hospitalier, 1895
  • Ministère du Commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes. Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapports du jury international. Classe 23. Production et utilisation mécanique de l’électricité. Rapport de M. Édouard Hospitalier

Il fut également rédacteur en chef de la revue générale d’électricité L’électricien

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