De la vérité dans les sciences
Auteur : Aurélien Barrau
Éditeur : Dunod
2016
96 pages
ISBN : 9782100746606
Présentation de l’éditeur :
Mon avis : Je vais commencer par un petit coup de gueule. Je sais bien que le mot falsification n’a pas le même sens en français qu’en anglais. Les anglais, qui nous ont emprunté ce mot, lui ont ajouté un sens qu’il n’a pas en français. Pour nos amis d’outre-Manche To falsify désigne également l’action de prouver la fausseté d’une théorie. Alors Aurélien Barrau s’engouffre dans la brèche et utilise le sens anglais à plusieurs reprises, allant jusqu’à réécrire la définition de infalsifiable. Non, monsieur le physicien et docteur en philosophie, infalsifiable ne veut pas dire dont on ne peut prouver la fausseté. [1]
Mais s’il n’y avait que ça. L’auteur annonce la couleur dès le prologue. Bien qu’ayant rédigé notre discussion de façon plus construite, j’ai souhaité laisser au propos une forme spontanée, personnelle et, disons, un style « oral » et léger. Ah ça ! pour avoir un côté spontané, ça a un côté spontané. C’est réussi… et imbouffable par moments. Dans ce même prologue il est écrit : Aucun prérequis n’est nécessaire, ni en physique, ni en philosophie. Pour la physique c’est vrai. Pour la philo nettement moins, vu le nombre de références à des philosophes qui ne sont certainement pas connus de tous (je vous ai dit que mes derniers cours de philo sont vieux de plus de trente ans ?). Bref, un enchaînement de passages clairs et incompréhensibles (ou peu s’en faut). Des exemples ?
- Pages 73 : Tout le jeu consiste à demeurer raisonnable — la plupart des idées échevelées sont effectivement incorrectes ! — sans s’interdire quelques pas de côté pour permettre l’émergence de révolutions intellectuelles.
- Page 74 : Apparemment insignifiante donc, sauf, naturellement, à inventer une sémiotique de la marge. Elle est hors texte mais pas strictement « hors livre », elle se glisse en bordure pour aborder l’interrogation centrale. Elle se place en lisière. Pire : cette note de bas de page n’est pas même strictement dédiée au problème de la vérité mais à une mise au point sur l’historicisme et plus particulièrement sur la nécessaire critique, à partir de la philosophie de Husserl, le père de la phénoménologie.
Le comble pour moi, c’est que les élucubrations d’Aurélien Barrau et des autres participants à cette rencontre ne m’ont rien apporté qui génère en moi une réflexion sur la vérité dans les sciences… peut-être parce que j’y ai déjà largement réfléchi avant cela. Je suis heureux de ne pas avoir acheté ce livre qui m’a été offert par l’éditeur dans le cadre d’un partenariat avec le site Babelio.
Vous comprendrez qu’après cette lecture, je ne vais pas chercher à me procurer l’un de ses trois livres de vulgarisation scientifique qui avaient pourtant l’air alléchants [2] et je fuirai ses œuvres philosophiques.
N.B. : Si vous trouvez ma chronique décousue, lisez donc ce bouquin. Vous comprendrez ce qui m’a influencé. :)
Vous pouvez lire une petite interview de l’auteur sur le site de l’éditeur