La Géologie expérimentale, par STANISLAS MEUNIER

Causerie bibliographique, la Revue Scientifique 30 septembre 1899
Vendredi 9 octobre 2009 — Dernier ajout dimanche 16 novembre 2014

Un vol. in-8° de 300 pages avec 56 figures, de la Bibliothèque scientifique internationale ; Paris, Alcan, 1899. - Prix : 6 francs.

Ce volume est le résumé du cours professé l’an dernier par l’auteur au Muséum.

Il présente l’ensemble des résultats obtenus par l’application de. la méthode expérimentale aux chapitres les plus variés de la géologie. Si cette méthode n’est pas absolument nouvelle, c’est cependant la première fois que ce grand sujet est traité dans sa généralité.

Tout en faisant la part des savants qui l’ont précédé, l’auteur a surtout développé ses résultats personnels, de sorte que le volume a toute la saveur d’une œuvre originale.

Les sujets auxquels la méthode expérimentale a pu être appliquée avec curiosité et profit sont ,déjà nombreux. Les phénomènes de la dénudation pluviaire, de la dénudation marine ou lacustre, de la dénudation glaciaire, de la dénudation souterraine et de la dénudation éolienne ; ceux de la sédimentation d’origine également diverse ; l’origine des roches cristallines, le métamorphisme, le mécanisme de la formation des filons métalliques, les phénomènes sismiques et volcaniques, les soulèvements : tous ces faits ont pu être imités et reproduits dans des proportions réduites par d’ingénieux dispositifs expérimentaux ; et les expériences ainsi instituées sont d’une valeur incontestable pour infirmer ou confirmer les théories émises à leur propos.

Le sujet de cet ouvrage est fort captivant ; et il est incontestable, en dépit de quelques objections qu’on a pu faire au principe de cette méthode, que grâce à elle la géologie a aujourd’hui agrandi son domaine et multiplié ses procédés d’information.

Et ce n’est pas sans émotion que le lecteur du livre de M. St. Meunier constatera que des phénomènes qui se sont réalisés ,à une époque où personne n’était là pour les observer, que des réactions qui se déclarent en des gisements où l’on ne saurait pénétrer, que des effets qui se produisent avec une lenteur dont ne saurait s’accommoder la brièveté de la vie humaine, que tous ces actes inaccessibles dans le temps et dans l’espace ont pu être reproduits artificiellement, et que, sous ses yeux, l’homme peut voir se dérouler quelques-uns des grands phénomènes géologiques qui ont donné à la Terre qu’il habite sa configuration actuelle.

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