Antoine Redier

Nécrologie parue dans le numéro 1024 du 14 janvier 1893 de La Nature
Dimanche 15 février 2009 — Dernier ajout jeudi 22 octobre 2009

Un de nos constructeurs les plus distingués, M. Antoine Redier, est mort à Paris, le 50 décembre 1892. Né à Perpignan, le 25 décembre 1817, il était dans sa soixante-seizième année. Son père était orfèvre à Perpignan d’abord, puis à Montpellier. François Arago, ami de la famille, le fit venir à Paris à l’âge de quinze ans, et sous ses auspices il entra à la nouvelle École d’horlogerie dont le gouvernement venait de confier la direction à Perrelet. En sortant de l’École où déjà son esprit inventif se manifesta par la construction d’un nouveau compas à diviser le cercle en un nombre quelconque de parties égales (1855), il entra chez Henri Robert où il passa trois ans. Au service militaire en 1858, il put réaliser la somme nécessaire pour se libérer au bout de quelques mois grâce à une nouvelle invention. En 1842, il succéda à Duchemin, horloger place du châtelet, et à dater de ce jour, il ne cessa de produire des idées nouvelles et toujours originales. Les inventions successives de son réveille-matin et de ses pendules dites huitaines constituèrent une véritable révolution dans l’horlogerie, et devinrent l’origine d’une industrie absolument nouvelle qui a pris aujourd’hui un développement énorme et à laquelle en particulier le village de Saint-Nicolas d’Allermont près Dieppe doit sa prospérité. A partir de 1858, l’esprit de Redier qui s’était appliqué plus spécialement jusque-là à la solution de problèmes industriels, s’attacha de préférence aux questions scientifiques.

Gaston Tissandier

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