Expériences avec les courants de haute fréquence

J. Dulong, La Nature, N°1324 - 15 octobre 1898
Samedi 28 février 2009 — Dernier ajout dimanche 23 janvier 2011

Les expériences de télégraphie sans fils, faciles à répéter à peu de frais, dont nous parlions récemment ( [1]), ont vivement excité l’ardeur de nos abonnés. Plusieurs ont utilisé nos indications, et ils désirent maintenant faire diverses expériences sur les courants à haute fréquence.

Nous devons également à M. P. Dosne, qui nous avait donné les renseignements précédents, quelques détails sur les dispositions qu’il a employées pour produire ces courants. Une bobine de Ruhmkorff B (fig. 1) donnant 0m,10 d’étincelle est en communication avec les deux armatures intérieures de deux bouteilles de Leyde C, formées de deux vases en verre recouverts intérieurement et extérieurement de feuilles d’étain jusqu’aux trois quarts de la hauteur. Au centre se trouve un tube de cuivre recourbé, qui se prolonge par une chaine à l’intérieur du vase. C’est en a (lue jaillissent les étincelles de l’oscillateur. Les armatures extérieures des bouteilles de Leyd communiquent avec un plateau de zinc muni d’une borne. De chaque borne part un fil de cuivre, de 2 millimètres de diamètre relié aux extrémités d’un solénoïde entouré sur un flacon à large goulot de 0m,15 de diamètre. Au centre de ce flacon est un cylindre de carton de 0m,05 de diamètre sur lequel est enroulé un fil isolé de 0,2mm de diamètre. Les extrémités de ce fil sont reliées l’une à une petite tige et l’autre à une petite guérite E en zinc dont le toit est en forme parabolique. Lorsque l’oscillateur a fonctionne, on obtient, à la sortie du transformateur D, des courants à haute fréquence et il en résulte en E un champ intense. On voit alors des tubes de Geissler, des ampoules s’illuminer dans le champ et on peut exécuter une série d’expériences. On peut encore avoir un autre transformateur en adoptant les dispositions de la figure 2, n°1. A l’intérieur d’un tube en ébonite de 0m,05 de diamètre, sur lequel est enroulé le fil fin isolé, on fixe un petit cylindre en bois où se trouve le solénoïde de cuivre nu. On place le tout dans une éprouvette sans fond, et munie d’un bouchon spécial ; on remplit ensuite le tube en verre d’huile minérale.

On peut facilement obtenir une certaine quantité d’air ozonisé en tendant à l’intérieur d’un tube de verre (fig. 2, n°2) un fil de platine et en réunissant ses extrémités à la source des rayons de haute fréquence. On recouvre extérieurement le tube de verre d’une feuille d’étain. Enfin par le tube a on comprime une certaine quantité d’air, qui sort en Z. Une autre disposition a également été adoptée par M. P. Dosne pour produire de l’ozone. Dans un tube de verre assez large arrivent en présence une électrode formée d’un tube qui est terminé par un entonnoir dont le couvercle est percé de trous, et la deuxième électrode formée aussi d’un tube portant à son extrémité un balai métallique. Il jaillit entre les deux électrodes un effluve puissant. Si l’on a soin d’envoyer un courant d’air dans le tube, il en sort fortement ozonisé.

[1Voy. n°1319, du 10 septembre 1898, p. 239

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